“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan
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Sujet: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Mer 31 Oct 2012, 12:17 pm
“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.”
Continuer à vivre, continuer à se lever chaque matin en sachant pertinemment que chaque seconde passée debout n'était qu'une violation de plus des lois de la nature. Il n'aurait pas dû être en vie, il aurait dû périr à la place de Kendra. Il avait promis à Leland de lui ramener sa femme à la maison et à la place, c'était lui qui était rentré. Pourtant, malgré les pleurs, malgré la colère, Trystan devait continuer de sourire et surtout aller à ses rendez vous à l'hôpital. On n'était jamais trop prudent en ce qui concernait les revenants du front. Après tout, Evann pouvait toujours sortir un fusil de sous son gilet et massacrer tout le monde à la ronde. Rien qu'à cette pensée, le militaire se mit à rire tout seul. Heureusement que personne d'autre n'était dans la salle d'attente ce matin là. Rien que ce fait était étrange d'ailleurs. D'habitude, cette maudite salle était toujours bondée mais peu importe, au moins, Mayfield ne serait pas obligé de faire la conversation. Non pas qu'il aimait la solitude ou qu'il détestait les autres, il était juste relativement toujours de mauvaise humeur lorsqu'il avait un rendez-vous médical. Cette foutue guerre ne l'avait pas épargné finalement. Il se demandait encore pourquoi il s'était engagé et pourquoi on l'avait cru suffisamment fort, contrairement à Leland, pour aller là bas. Après son enfance plus que dramatique, il avait continué de se mettre un couteau sous la gorge, à croire qu'il aimait souffrir et finir chez le psy. Il comprenait bien mieux pourquoi sa femme était partie et pourquoi tout le monde autour de lui semblait attendre qu'il explose et pète un boulon. Néanmoins, Trystan était persuadé que cela n'arriverait jamais. Oui, en un sens, il se croyait invincible et jusqu'ici, il l'avait bien prouvé. Dans un silence d'or, un autre homme entra dans la pièce, complètement désorienté. Blondinet, grand, relativement attirant, à eux deux, ils semblaient dignes d'une séance de mannequinat. Evann lui lança un sourire d'encouragement. Finalement, il s'estimait heureux de ne pas débarquer dans cet état au rendez vous qu'on lui avait fixé, il n'était pas si malade que cela quand on regardait l'homme désormais en face de lui. Bizarrement, Mayfield avait soudainement une envie de parler, il avait le pressentiment que cet homme était pour le moins intéressant, sans savoir d'où lui venait cet instinct...
Première fois hein? Vous allez voir, c'est rien de méchant. Ils vont juste vous baratiner avec d'innombrables questions dont vous n'avez pas la réponse.. Aucune raison de stresser, vous voyez...
Trystan lui sourit, désormais fin prêt à encourager cette conversation. Cet homme l'intéressait plus qu'il ne le devrait mais de toute manière, ce n'était qu'une vulgaire rencontre dans un hôpital, rien de plus.
(c) B-NET
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Jeu 01 Nov 2012, 10:30 am
« Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws »
«Get up, come on get down with the sickness. Open up your hate, and let it flow into me»
« Regarder autour de soi, avoir l'impression de découvrir le monde pour la première fois, au travers non pas des yeux d'enfant totalement émerveillé, mais plutôt au travers de ceux d'un homme complètement angoissé par l'inconnu. L'inconnu, tous ces visages lui étant totalement étrangers et qu'il avait peut-être déjà vu plusieurs fois dans sa vie, sans toutefois se souvenir si oui ou non ils se connaissaient, ni les circonstances de leur rencontre... Un être humain n'est-il pas censé être la somme de ses souvenirs ? Si. Qu'était-il alors ? Rien, rien du tout, quelque chose de totalement insignifiant, sans la moindre utilité, une enveloppe vide, la page blanche rendant l'écrivain angoissé, un numéro sur un registre, un anonyme pour lui-même. La femme qui s'était présentée sous le prénom de Rebecca venait de le déposer devant cet hôpital, lui expliquant qu'il était important d'assister à des séances avec un neuropsychiatre. Se réveiller aux côtés d'une « parfaite inconnue » avait tout d'abord soulevé un tas d'interrogations de sa part, que faisait-il dans cette chambre, qui était-elle, pourquoi avoir fait ça avec une femme mariée (à en juger par l'alliance qu'elle portait au doigt), qui plus est chez elle ? Tate s'était attendu à voir débouler le mari complètement furieux, prêt à lui refaire le portrait, mais il n'en avait rien été. Puis cette femme rousse s'était réveillée et lui avait expliqué qu'il avait eut un accident de voiture, le rendant totalement amnésique et incapable de d'imprimer de nouveaux souvenirs, comme un disque dur un peu défaillant. Magnifique image, être comparé à un tas de plastique et de circuits.
Conscient qu'il devait beaucoup à cette Rebecca qui avait l'air d'être très présente pour lui - répondant certainement chaque jour aux mêmes interrogations sans toutefois se montrer agacée - il s'était laissé conduire bien docilement jusqu'à cette salle d'attente. Tout en prenant place en face du seul homme présent dans la pièce, Tate en vint à se demander s'il l'aimait vraiment et comment il était possible de ne pas se rappeler de la femme qu'il avait pu épouser, de leur premier baiser, de ce genre de choses qui vous fait savoir que tout ça n'est pas issu de la fiction. L'intensité due au choc de la voiture l'ayant percuté probablement. Regardant la pièce comme s'il s'agissait là d'une salle de torture, s'interrogeant sur le médecin qui se trouvait de l'autre côté des murs, il fût bien vite interrompu dans ses élucubrations par l'homme brun lui faisant face. Aucune raison de stresser, Tate n'en était pas certain, ne sachant pas à quoi s'attendre avec cette séance. Sans la moindre expression sur le visage, il s'adressa à son interlocuteur. « Première fois... apparemment non, enfin c'est tout comme pour moi ! J'ai tendance à oublier des pans de vie entière... Ça tombe bien parce que je n'ai absolument aucune réponse à fournir, je ne me souviens même pas de ce que j'ai pu faire hier ! Quant à vous, vous avez l'air d'être un habitué des lieux, je me trompe ? » Le blondinet détailla un peu plus cet homme assis à quelques mètres de lui. Quelle pouvait être son histoire, quelle était donc la raison - aussi sombre soit-elle – qui avait conduit ses pas jusqu'à cette salle d'attente ? Quelque chose lui disait qu'il ne tarderait pas à le savoir. Apprendre quoique ce soit sur autrui alors qu'on n'était pas sûr de s'en rappeler dans les prochaines heures, à quoi cela pouvait-il bien servir ? A rien, mais avoir tout de même envie d'essayer. Tate tenta de lui rendre son sourire, mais n'y parvint qu'à moitié, avant de se triturer les mains d'un geste nerveux. »
(c) Spinelsuns
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Jeu 01 Nov 2012, 10:58 pm
“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.”
La vie vous jouait parfois de sales tours, vous laissant désarmé dans le coin d'une ruelle dans l'attente de la prochaine peine. pour Trystan, les choses étaient bien différentes, il ne restait jamais dans un coin, il attendait de pied ferme au milieu de l'autoroute que la misère vienne lui arracher le coeur avant de recommencer avec chaque neurone que la biologie lui avait donné. Un être de souffrance, voilà ce qu'il était. Chaque jour qui passait n'était qu'un rembobinage intempestif des pires moments de sa vie: des viols, des humiliations, un meurtre non désiré, la guerre, les morts, ses camarades en disgrâce, la blessure, encore la mort cette fois ci prenant le visage de Kendra puis le divorce. Tout ceci teinté de quelques moments de bonheur pour le faire replonger aussi sec dans la souffrance. Bon nombre de jours, il souhaitait oublier, tout oublier mais il ne le pouvait pas, il ne le pourrait jamais. Qui serait là pour témoigner? Qui serait là pour vivre pour Kendra et pour prendre soin de Leland? Il n'avait pas le droit à la lâcheté, encore moins à la peur alors Trystan restait planté au milieu de cette route et il attendait, ne perdant pas l'espoir, l'infime espoir que le manège s'arrête un jour. Pour lui, c'était plus que troublant de se trouver face à un homme qui vivait son rêve le plus intime. Evidemment, il ne s'imaginait pas vivre aussi désorienté que lui mais il avait l'intime conviction qu'il ne serait pas autant amer de vivre ces heures à l'hôpital. Il n'était pas malade, physiquement parlant et il n'avait pas l'impression de causer du tort à autrui de quelconque façon, pourtant, il était là et il attendait son tour. Il planta son regard dans celui de son camarade qui lui avouait ne se rappeler de rien de sa vie. Triste tableau que Trystan jalousait pourtant. L'inconnu enchaîna en lui posant une question: oui, un habitué des lieux, pas forcément de cette clinique mais de tout un tas à travers le monde. Des blessures physiques d'abord se transformant en cicatrices sur la peau puis en séquelles mentales irrémédiables qu'on devait colmater comme une vulgaire saignée. Evann laissa son franc et malin sourire s'afficher sur son joli minois, quasi certain de l'inutilité de sa présence ici alors qu'un homme désespérait de retrouver les pans de sa vie dans leur intégralité.
C'est bien triste pour vous.. Cela dit, voyez les bons côtés des choses, on ne vous prend pas la tête avec vos soi disant traumatismes à longueur de journée. Si cela se trouve, votre vie est tellement affreuse que de ne pas s'en rappeler vaut mieux... Oui, c'est vrai qu'à mon discours, on se doute que je suis un habitué. Je ne sais pas si vous vous en rappellerez dans dix minutes mais je m'appelle Trystan.
Un autre sourire indécent et Evann se leva afin de tendre la main vers l'inconnu. Faire preuve de bienséance, s'approcher de cette énigme qu'il avait franchement envie de découvrir désormais. Il fallait avouer que ce cher soldat Mayfield avait toujours adoré les challenges et ce n'était pas demain la veille que ce trait de sa personnalité allait disparaître...
(c) B-NET
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Jeu 08 Nov 2012, 2:34 pm
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« Plutôt étrange de se retrouver entre ces quatre murs, avec cet inconnu, dans ce corps étranger. Il avait beau sonder la surface de sa mémoire, rien ne lui revenait, aucune image ne lui apparaissait, ne lui était renvoyée hormis ce vide abyssal complet. Un profond désespoir l'animait tandis qu'il s'évertuait à solliciter cette satanée mémoire, qui avait décidée de se faire la malle, suite à cet accident de voiture. N'avoir aucun souvenir auquel se raccrocher, nulle trace d'un bonheur intense ou d'une immense déception, comme s'il n'avait jamais vraiment vécu avant ce jour, où il devait se confronter à un médecin, sans avoir la moindre idée de ce qu'il allait pouvoir lui dire. Si cela apparaissait comme une sorte d'aubaine pour l'homme lui faisant face, pour Tate, cela était une véritable malédiction. Ce Trystan venait de soulever un point important, il n'avait pas tord dans le fond, peut-être était-ce mieux ainsi, peut-être que cela n'était pas pour rien après tout si sa mémoire avait soudainement décidée de lâcher. Nuls remords de n'avoir pas fait ceci ou cela, nuls regrets possibles, sauf peut-être celui de ne pas se rappeler des moments ayant marqués sa vie. Il était libre de s'inventer, se ré-inventer chaque jour une nouvelle vie, une véritable chance à bien y réfléchir, ou une véritable horreur, il n'aurait trop su dire au final. « Voir le bon côté des choses, lorsqu'on ne sait même plus ce que c'est vraiment qu'une bonne chose, c'est un peu difficile... enfin vous n'avez sans doute pas tord, je vais m'estimer heureux de ne pas me rappeler tout ce qui a pu constituer ma vie ! Enchanté Trystan... dix minutes ça devrait aller, du moment que je ne m'endors pas, enfin c'est ce que m'a expliqué la rousse qui m'a amené jusqu'ici ! » Tate se sentit légèrement mieux sur l'instant, sans trop savoir pourquoi, il réussit même à esquisser un sourire à l'intention de son interlocuteur, dont il saisit la main avant de répondre : « Moi c'est Tate, et cela fait plus de dix minutes qu'on vient de me le rappeler, un infime espoir donc que je me souvienne de vous en ressortant d'ici ! » Un large sourire à présent, pourquoi cette réaction ? Très bonne question. « Il est... comment ce médecin ? », interrogation assez vague pouvant aussi bien porter sur le physique du Docteur, que sur ses capacités à soigner ses patients. En parlant de physique, celui du locuteur était plutôt avantageux, très avantageux, ce qui l'amena une fois de plus à se questionner sur lui-même, ses goûts, ses envies. »
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Dim 11 Nov 2012, 6:32 pm
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La médecine, la chose que Trystan haïssait le plus au monde. Pas étonnant lorsqu'on s'intéressait de près à son vécu. Passer dix huit années dans un laboratoire puant et traumatisant, il y avait difficilement pire pour se faire une mauvaise idée des instruments médicaux. Il avait souffert de toutes les façons possibles pendant cette fameuse enfance. Parfois, il se demandait encore comment il avait pu devenir un homme, comment il avait pu se relever des constantes humiliations qu'il avait subies. Il devait une fière chandelle à Leland, ce soutien avait été salvateur et aujourd'hui, sa vie n'était constitué plus que de cet ami inestimable... Enfin, il l'aurait souhaité puisqu'il devait se rendre toutes les semaines à ce fameux rendez vous de routine chez le médecin. Heureusement que parfois, le malheureux militaire ne se retrouvait pas seul dans cette salle d'attente morbide. Il coinça son regard dans celui du fameux Tate, toujours aussi désorienté par la situation. Evann lui avait précisé qu'oublier sa vie n'était pas forcément une mauvaise chose; après tout, certaines épreuves méritaient d'être laissées derrière soi et il devait certainement une bonne raison à cet oubli momentané de son identité. Trystan étouffa un rire en entendant la réplique du blond en face de lui. Le pauvre homme ne savait même plus qui étaient les personnes qui constituaient une part importante de son existence. Trsite fait mais sur le moment, de la manière dont Tate prononça sa phrase, Evann était obligé d'en rire. Bizarrement, il appréciait cet étranger. Il avait un petit quelque chose en plus qui pouvait le perturber assurément. Trystan laissa son sourire s'éterniser sur son beau visage alors qu'il tentait d'imaginer le genre de vie qu'avait pu avoir l'homme en face de lui. Vu son apparence, il devait certainement avoir un bon emploi et une tendance à attirer les jeunes femmes dans son lit. Oui, Mayfield était très observateur en la matière. Cette réflexion élargit encore son sourire charmeur alors qu'il s'apprêtait à lui répondre, juste après lui avoir serré la main de façon dynamique.
Vous me rassurez... Ce serait dommage de ne pas se rappeler cette rencontre je pense! Imaginez que celle ci change votre vie! C'est vrai, on ne rencontre pas tous les jours des habitués des cabinets médicaux, quelle chance vous avez!
Mayfield rit une nouvelle fois, c'était également nerveux. Il avait toujours aussi peur de ces murs blancs, ces gens habillés de la même manière. Le laboratoire. Toutes les images lui revenaient en tête perpétuellement et à chaque fois, le pauvre militaire était à la limite d'imploser. On lui avait toujours conseillé de contrôler sa colère, après tout, tous les médecins attendaient le jour où ce cher Mayfield provoquerait une tuerie, par pure plaisir. Et oui, on était toujours autant effrayés des survivants de guerre, surtout ceux qui avaient déclaré inaptes... Alors qu'Evann se perdait de nouveau dans ses pensées, tate lui demanda comment se déroulait les affaires avec le médecin du cabinet. Trystan laissa son sourire s'évanouir à cette idée. Il détestait cela, il haïssait être ici à patienter pendant des heures pour rien au final. Il plongea son regard azur dans celui du patient et prononça d'un air sérieux.
Comme tous les médecins. Imbu de lui même, effrayé par ce que vous êtes et avec la ferme intention de vous guérir comme s'il était dans votre cerveau pour réparer les choses qui avaient été cassé. Autant dire qu'il croit encore au Père Noël... Il faut que je sorte d'ici.
Au bord de la perte du contrôle, Trystan se leva et se mit à marcher de long en large, apeuré tout d'un coup par la porte sur le côté gauche. Il ne voulait pas y aller. Il ne pouvait pas y aller. Mayfield tenta de respirer un grand coup et s'arrêta au centre de la pièce. Il était bien plus fort que cela, il réussirait, comme toujours...
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Dim 18 Nov 2012, 7:01 pm
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« Toujours aussi perdu au milieu de ses pensées, mais surtout de cette salle et de cette existence qui lui échappait complètement, Tate en vint à se dire que cet homme apparaissait comme une bénédiction. Les paroles de ce dernier firent leur petit cheminement dans l'esprit du blond. Que peut-il y avoir de pire que de ne pas se rappeler d'une rencontre marquante, décisive ? Ne pas se rappeler du visage des personnes l'ayant enfanté peut-être, ou bien du jour où il avait demandé la jolie rouquine - qui l'avait déposé ici – en mariage. Un véritable cauchemar, il nageait au beau milieu de ce tourment sans que celui-ci ne semble vouloir prendre fin, pourtant ce n'était pas faute de vouloir se réveiller, mais il n'y parvenait manifestement pas. Tate aurait voulu rire de la situation avec Trystan, sans toutefois réussir à émettre le moindre son de ce genre, aussi se contenta-t-il d'un : « A qui le dites-vous ? Vous avez raison... enfin en quoi celle-ci pourrait changer ma vie ? Peut-être que j'en rencontre tous les jours... mais vu que je ne m'en souviens pas, difficile à dire ! » Un large sourire vint fendre la barrière de ses lèvres, avant qu'il n’enchaîne. « Je compte sur vous pour me rafraîchir la mémoire si jamais je venais à ne plus me rappeler de vous ! » Voilà qui était plutôt clair, une mise en garde afin qu'il ne soit pas vexé si jamais cela venait à se produire. Combien de personnes telles que Trystan avait-il pu croiser sans même se souvenir d'elles ? Un certain nombre sans nul doute. Une question qui en amena une autre. Une nouvelle interrogation sur le tapis déjà bien long, formé par toutes les autres.
Comment tout ça était-il possible ? Comment avait-il pu oublier tout ce qui le constituait ? Est-ce que ce médecin en question, juste là derrière cette porte saurait répondre à ses interrogations ? L'espace d'un instant, il imagina ce à quoi pouvait ressembler sa vie d'antan, celle qui subsistait avant que l'accident ne survienne. Quel métier avait-il pu exercer ? Rebecca ne le lui avait rien dit à ce sujet, peut-être qu'il ne travaillait pas après tout, ayant entrepris de grandes et longues études de médecine par exemple. Peut-être bien, tout était possible et envisageable tant que personne n'avait éclairé correctement sa lanterne. Et puis rien n'était moins sûr que les informations délivrées soient justes. A qui se fier dans ces cas ? A qui faire réellement confiance ? A cet homme, cette femme, ce médecin qui ne lui disait à présent plus rien qui vaille suite aux paroles du brun ? Ou bien personne ? Un malaise de plus en plus grand s'empara de lui, renforcé par le ton sérieux avec lequel le locuteur s'adressa à lui. Que pouvait-il bien se passer entre ces murs pour que cet homme soit si peu à l'aise avec le sujet ? Rien qui vaille, cela fit peur à Tate, qui se leva à son tour, ne souhaitant pas rester seul dans cette pièce. Finalement, il se stoppa lui aussi, au moment ou Trystan s'arrêta au centre du lieu aux murs blancs. Ne sachant trop comment se comporter, il s'entendit pourtant dire : « Qu... quelque chose ne va pas ? Vous voulez que je vienne avec vous cinq minutes dehors ? » Pourquoi proposer une telle chose à un individu qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam ? Cet homme lui inspirait confiance tout simplement et puis il semblait à peu près aussi désemparé que lui, un point commun qui ne pourrait que les rapprocher. Qui sait, il est toujours bon d'avoir des alliés. »
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Mer 21 Nov 2012, 6:51 pm
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Ambiance oppressante. Trop de souvenirs étaient liés à cet endroit, trop de choses s'étaient déroulés dans ces circonstances. Pas tout à fait les mêmes pourtant mais Trystan n'arrivait pas à passer outre les sentiments qu'il avait pu ressentir là bas. Là où il avait perdu son âme, le jour où il avait laissé s'envoler tout ce qu'il était pour ne conserver que ce qu'il haïssait en lui. Il avait changé. L'homme qu'il était avant l'Asie, il l'avait oublié, au final de la même manière que ce pauvre Tate amnésique. Le soldat ne pouvait que le regretter mais contrairement à ce blondinet, il n'y avait plus aucune chance qu'il le récupère et cela le tuait de l'intérieur d'entendre tous ces médecins lui répéter que l'espoir n'était pas pour lui. Il n'était plus une victime pour eux, peut être même ne l'avait il jamais été. C'était cela leur métier: regarder des gens en souffrance et les prendre pour cobaye. Au final, tout ce qu'il voulait, c’était la gloire. Réparer des cas désespérés, voilà ce qu'il recherchait et pas pour avoir cette satisfaction d'avoir sauvé la vie d'une âme en peine qui leur serait éternellement reconnaissante. Non, ils étaient tous des égoïstes. Aucun des secouristes n'avait bougé pour Kendra. Il avait été seul pour lui dire adieu, voyant son regard en souffrance. La vie était injuste, la guerre encore plus et aujourd'hui, Trystan devait sourire tout de même alors qu'il n'était plus que haine et regret. Il ne pouvait plus guérir, on ne pouvait plus rien pour lui, c'était tout. Tate lui sourirait alors qu'il espérait que Trystan lui indique le connaitre lors de leur prochaine rencontre. En cet instant, Mayfield donnerait tout pour échanger sa place avec l'innocent. A en juger par son regard et sa posture, il ne méritait certainement pas son sort et Evann était bien compatissant de sa situation, il n'était pas comme cela habituellement mais la maladie que devait subir sa nouvelle connaissance était bien pire que ce qu'il avait pu rencontré lors de ces autres moments dans la salle d'attente. Le militaire releva à nouveau la tête vers l'amnésique et lui fit son sourire de circonstance.
Vous risquez pas de me frapper si je viens vous aborder alors que vous ne vous rappelez de moi ni d'Eve ni d'Adam? J'aimerais pas me prendre un pain quand même. J'ai abandonné la violence il y a quelques années déjà!
Trystan étouffa un léger rire alors que la pression recommençait à monter. Chaque seconde, il pouvait voir une blouse blanche s'échapper par cette fameuse porte et il était plus qu'effrayé d'affronter ce destin si proche. Il ne put s'empêcher de se relever et de marcher pour tenter d'évacuer l'angoisse mais rien n'y faisait. Il ne pouvait pas arrêter de penser. Penser à tout ce qui lui était arrivé, à ce qui risquait de se passer s'il entrait. Et s'il ne pouvait plus rien contrôler? Trystan finit par s'arrêter alors que Tate lui proposait de l'accompagner. Mayfield se tourna vers lui, le regard sérieux.
M'accompagner? Vous risquez de rater votre rendez vous... Je ne voudrais pas être celui qui vous a empêché de recouvrer la mémoire! C'est important pour vous... Vous pouvez guérir, rien n'est réversible. Pour certaines personnes, il n'y a pas de retour en arrière.
Douleur. Peine. Chagrin. Trystan se sentait vraiment mal désormais mais il ne pouvait plus bouger. Tétanisé.
(c) B-NET
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Mar 27 Nov 2012, 1:12 pm
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« User de violence envers une autre personne - relatant de cette peur de l'inconnu - jusqu'à présent cela ne lui avait même pas effleuré l'esprit, bien trop occupé à solliciter cette foutue mémoire, à chercher le code d’accès qui lui permettrait de pouvoir enfin se souvenir, se souvenir qui il est vraiment, mais surtout dans quelle direction il doit se diriger. Difficile de le savoir avec sa mémoire aussi utile qu'une passoire trop petite ! « Je risque plus de partir en courant que de vous frapper. Non en fait, j'en sais strictement rien, je ne me connais pas... ce qui est plutôt bizarre. Pour la plupart des gens, les souvenirs des souvenirs remontent à des décennies, pour moi ça remonte à peine à quelques heures en arrière. L'handicapé que je suis, s'excuse donc par avance du comportement qu'il pourrait adopter. C'est... à cause de la violence que vous êtes ici ? » Tate n'était qu'un pauvre petit tas de chair sans la moindre importance, misérable être humain sans la moindre once d'utilité, comment pouvait-il envisager l'avenir en sachant pertinemment qu'il ne risquerait pas de recouvrer la mémoire de si tôt ? Le chagrin le balaya alors, avec une force dont il douta avoir connue auparavant. Ressentait-il quotidiennement cette douleur, ce vide abyssal, qui semblait l'aspirer ? Pourquoi lui d'ailleurs ? Pourquoi est-ce que cette histoire lui était arrivé à lui ? Qu'avait-il fait pour mériter son sort ? Se pouvait-il qu'il ait fait quelque chose de vraiment horrible qui justifie l'acte de ce chauffard ? Lui en voulait-on au point d'avoir voulu l'éradiquer de la surface de cette planète ? La somme des possibles en cet instant même – tout comme cet immense point d'interrogation qui semblait planer au dessus de sa tête – amplifia un peu plus sa douleur.
Quelque chose lui disait que même cet homme, juste derrière cette porte toujours close, ne serait pas plus à même de lui délivrer la clef de ses maudits souvenirs. Dans quelques heures tout au plus, il aurait déjà oublié cette consultation. Alors à quoi bon rester ici ? L'homme marié s'interrogea sur le bien fondé de cette séance. Comment une personne lui étant totalement étrangère pouvait être à même de l'aider, alors qu'il n'était même pas capable de se remémorer la moindre chose devant des photos, ses propres photos ? Il voyait cette porte comme une bouche de l'enfer, il n'arrivait pas à s'imaginer comment il pourrait supporter le fait de découvrir que sa vie était derrière lui, qu'elle s'était déjà déroulée et qu'il n'en restait pas la moindre trace. Une valse infinie d'interrogations, où à nul moment le moindre coffre aux trésors pleins de souvenirs ne trouvait sa place ; pas de richesse tirée de l'expérience, aucune sagesse, pas de savoir accumulé à transmettre à qui que ce soit. Son esprit lui paraissait tellement vide qu'il eût presque peur de se faire aspirer par ce néant. « Oh vous savez je ne vois pas trop comment un étranger pourrait m'aider, alors que je n'y arrive pas moi-même. Et puis, je risque d'avoir complètement oublié cet entretien demain, alors à quoi bon ? C'est assez contradictoire ce que vous dites là ! Pourquoi certaines personnes peuvent guérir et d'autres non ? Allons au moins dans le couloir, vous avez l'air sur le point d'imploser, et j'avoue que l'idée d'être de me retrouver tout seul ne m'enchante pas franchement ! » Lequel des deux hommes était le plus à plaindre ? Peut-être bien Trystan, qui semblait en proie à des démons bien pires que ceux de Tate, lui au moins pouvait se dire que demain pourrait être mieux, même si ses journées devait se ressembler effroyablement. Comme un enfant de cinq ans, perdu au beau milieu des allées d'un magasin, Tate paniquait en son fort intérieur. N'importe quelle échappatoire serait préférable à cette confrontation avec le silence, c'est donc presque aussitôt qu'il amorça un pas en direction du couloir de l'hôpital. »
(c) Spinelsuns
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Mer 28 Nov 2012, 7:17 pm
“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.”
Non seulement Trystan ne ressentait pas le besoin de se retrouver entre les murs blancs de l'hôpital de banlieue mais en plus de cela, il y était obligé. Comment pouvait-on le forcer à délivrer son âme à quelqu'un? Ce qu'il avait vécu était sans égal même s'il n'avait jamais partagé ses troubles avec quiconque. Les sévices subies n'avaient pas de mots équivalents à la peine supportée. Trystan n'était qu'un enfant à l'époque, ils étaient tous des êtres innocents et pourtant, il n'y avait pas eu d'alternative et le pauvre orphelin avait tout tenté pour protéger son reste d'intégrité et surtout la deuxième partie de son être, Leland. Puis était venu l'armée, lui louant les bienfaits d'un patriotisme dévorant. Des années à se perdre dans le désert, à subir des attaques sanglantes, à affronter la mort sous toutes ses formes et pour finir laisser son âme derrière lui en même temps que le souffle de Kendra s'évanouissait. Il était loin le temps de l'innocence, peut être même ne l'avait il jamais connu et pourtant, c'est tout ce qu'il pouvait voir dans le regard hésitant de son interlocuteur. Le misérable Tate était revenu au point de départ, il avait tout à reconstruire et Trystan ne savait pas s'il éprouvait de la pitié à son égard ou bien de l'envie. Il avait toujours souhaité tout recommencer, le soldat avait déjà analysé les moments où il avait fauté et à chaque réveil, il priait pour que tout cela soit effacé, que le soir même, les cauchemars l'aient quitté. En vain. Les souvenirs ancrés dans l'âme, le regard absent de Mayfield se reposa de nouveau sur Lawford; il comprit au terme de quelques secondes d'intense réflexion que l'homme lui avait posé une question sur la cause de sa présence dans cette salle d'attente. Tate ajouta par ailleurs une certaine forme d'excuse préventive au cas où leur prochaine rencontre ne se déroule pas comme prévu. Trystan s'arma d'un sourire et fit face à Tate. Son esprit se mit en route: la violence... Que représentait-elle pour lui aujourd'hui? A tout bien réfléchir, elle était son tout. Chaque obstacle dans la vie de Mayfield avait un lien direct avec celle-ci. Amer constat que les médecins envisageaient comme un danger pour le reste de la société. Evann en était réduit à cela: un nom sur un dossier médical, quelques lignes sur sa psychologie et on le prenait pour un fou furieux. Le militaire revint alors à l'instant présent et entreprit de commenter les propos de sa nouvelle et surprenante connaissance.
Des éléments de votre vie vous reviendront peut être d'ici là. La mémoire est un mécanisme particulier qui peut aussi bien vous manquer comme vous hanter. Dans les deux cas, elle est destructrice mais loin d'être définitive alors j'ai confiance pour vous. D'ailleurs, vous savez ce qui a causé cette perte? Oh, en ce qui me concerne, on peut dire cela de cette manière je suppose. A ce qu'on m'a dit, tous les GI ont un parcours du combattant en rentrant, certains plus poussés que d'autres seulement...
Avoir envie de s'échapper, ne plus pouvoir respirer dans cet espace contigu. C'est tout ce à quoi Trystan pendant alors que l'heure tournait inexorablement. Il énonça ses craintes à haute voix tout en faisant les cent pas. Cette réaction sembla amorcer quelque chose en Tate, apeuré désormais à l'idée d'affronter ce qu'il y avait derrière cette porte. L'homme confirma cette pensée puisqu'il finit par insister sur ce besoin de quitter la salle, au moins pour apprécier la fraîcheur du couloir. Trystan hocha la tête, pensif, alors que Tate se dirigeait d'un pas relativement décidé vers la sortie. Ils se retrouvèrent dans le fameux couloir, vide, et Trystan s'adossa au mur, gardant sa tête entre ses mains quelques secondes. Il finit par relever le regard vers Tate, troublé, comme s'il découvrait enfin son véritable visage. Le militaire avait en face de lui un mystère, une réelle énigme qui le perturbait étrangement. Mayfield tenta un maigre sourire, manière détournée de se rassurer mais aussi de montrer à l'homme en face de lui que son histoire, ce qu'il était aujourd'hui l'intéressait.
Il y a quelque chose en vous d’indéfinissable... On le lit dans votre regard, votre esprit est encore là Tate et quelque chose me dit que vous vous retrouverez un jour. Et ce ne sera certainement pas le corps médical qui vous y aidera...
Trsytan s'avança vers lui et il sut. Il sut qu'il voulait connaître cet homme même si la raison lui était encore inconnue. Tate était un mystère de la vie, un qu'il avait envie de percer à jour.
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Ven 07 Déc 2012, 12:50 pm
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« Un mécanisme particulier, comme le disait si bien celui qui lui faisait toujours face. Particulier sans doute, mais il ne s'attendait pas non plus à se réveiller le lendemain en sachant tout, comme les gens normaux, en sachant ce qu'il avait pu faire la veille, les projets d'avenir qu'il pouvait avoir ; en connaissant les chemins scabreux l'ayant conduit au lieu et à l'instant présent, en définitive : à être la personne qu'il peut être aujourd'hui. Au pire ou bien au mieux, il pouvait espérer qu'un beau jour, lorsqu'il se regarderait dans le miroir, il n'aurait plus ce choc terrible comme ce matin même. Peut-être bien qu'un jour pas si lointain, il se rappellerait qu'il avait épousé une femme du nom de Rebecca, qu'il avait obtenu un diplôme en histoire de l'art et qu'il n'aurait besoin de personne pour le lui rappeler. Les paroles de Trystan, censées l'apaiser, n'eurent pas vraiment l'effet escompté. Si extérieurement il n'en laissa rien paraître, intérieurement – peut-être son autre lui – se mit à hurler. Quelque chose s'anima en lui, sans qu'il puisse définir quoi exactement, sans nul doute était-ce la question du brun qui provoqua cet effet. Qu'est-ce qui pouvait vraiment être à l'origine de sa perte de mémoire ? Pourquoi cette panique soudaine à l'idée de répondre ? Le natif de Fairview inspira profondément avant de répondre au locuteur. « Peut-être que tout cela me reviendra petit à petit, mais sûrement pas assez vite à mon goût. C'est plutôt perturbant de se réveiller aux côtés d'une parfaite inconnue, ou bien de ne pas se reconnaître dans la glace... Ça peut paraître stupide, mais ce matin j'ai vraiment cru que j'allais faire une attaque ! Apparemment j'aurais été renversé par un chauffard, mais je n'en ai pas le moindre souvenir, alors comment être sûr que cela s'est véritablement passé ? » Une question loin d'être idiote à bien y réfléchir. Sans la moindre trace de cet évènement traumatique, comment être sûr qu'il avait eu lieu, et que ce n'était pas une invention de toute part d'une tierce personne ? Mieux valait ne pas trop affabuler et faire confiance, même si quelque part dans les bas fonds de son être, quelque chose lui disait que c'était une hypothèse tout à fait envisageable. Balayant d'un seul coup cette pensée parasite, Tate se concentra à nouveau sur la conversation en cours et plus précisément sur le pourquoi du comment de la venue de Trystan. « Le parcours du combattant... pour quelqu'un de votre carrure, ça ne devrait pas être trop difficile de s'en sortir avec brio pourtant ! » Une généralité, certainement une banalité, parce qu'après tout qu'est-ce qu'il y connaissait aux GI ? Rien, strictement rien. Mais c'était ça l'exercice même des discussions entre adultes, faire semblant de connaître un sujet sur le bout des doigts, pour ne pas avoir l'air complètement idiot. Sauf qu'il était un peu comme un enfant d'une dizaine d'années, capable d'aligner plus de trois mots et de réfléchir par lui-même, mais avec tout de même une conversation limitée.
Rien de tout ça, de cette scène – depuis le début – ne lui paraissait réelle. Un instant il pensait une chose, puis quelques secondes plus tard son contraire. Il croyait à ce que sa femme lui avait dit, puis il ne croyait plus rien. Il avait confiance en cet homme lui assurant que rien n'était perdu, puis plus du tout. Tate détestait cette impression de fluidité exagérée, que tout était en train de bouger autour de lui ; cette sensation de folie qui s'emparait de lui petit à petit. Tout lui paraissait si irréel, tout semblait si faux, comme un décor en carton pâte, tout... même lui, même cet homme certainement aussi meurtri que lui. Il recula d'un pas dans le couloir de l'hôpital, jusqu'à ce qu'il puisse sentir le mur rugueux contre son dos. C'est alors qu'il aperçu une lueur, que l'on pourrait sans nul doute associer à la mémoire ou à ce qui s'en approche. Devant ce sourire, ce simple sourire que ce parfait étranger lui offrit, Tate fut heurté de plein fouet par une sorte de compréhension. Son esprit tenta de se fixer à cette lueur et finit par s'y accrocher. Dans sa vie, il y avait un avant, même s'il ne savait pas de quoi pouvait être constitué cet avant, un après, un maintenant, et entre tout ça il n'y avait plus rien qu'une immense gouffre obscur qui l'avait conduit jusqu'ici, à cet instant, aux côtés de cet homme. Peut-être que cet avant n'avait pas la moindre importance après tout, peut-être bien que c'était seulement ce maintenant qui comptait. Les paroles du brun rebondirent dans sa boîte crânienne et soulevèrent une nouvelle flopée de questionnements. Si le corps médical ne pouvait rien pour lui, qui le pouvait ? Trystan ? En quoi pouvait-il bien l'aider ? Il détailla avec un peu trop d'insistance ce visage qui se trouvait face à lui. Quelque chose de nouveau s'alluma en lui, une fois de plus il en vint à tout remettre en question, notamment le lien qui pouvait l'unir à cette Rebecca. Plus il regardait ce visage et plus il venait à douter du bien fondé de son « mariage ». Plissant légèrement le front, il demanda, tout en plantant son regard dans celui de Trystan : « Quelque chose d'indéfinissable ? C'est à dire ? Indéfinissable comme ce vide que vous êtes en train de contempler, c'est ça ? C'est un peu l'effet que ça m'a fait pas plus tard que tout à l'heure, quand je me suis vu pour la première fois dans le miroir ! » Légèrement mal à l'aise de sentir cette proximité, tandis que l'autre patient se rapprochait de lui, Tate toussota légèrement. Une légère tension vint s'installer entre eux, tension qui le désarçonna et lui fit baisser le regard. Cette compréhension toujours, qui lui chuchotait que quelque chose ici même allait marquer un tournant dans son maintenant, mais lorsqu'il essayait à nouveau de s'y fixer, pour voir de quoi il pouvait s'agir, celle-ci s'envolait un peu plus loin, laissant toutefois derrière elle un nuage nébuleux de cendres emportées par le vent. Ici et maintenant. « Vous croyez que vous pouvez m'aider ? », demanda-t-il soudainement en se confrontant à nouveau à ce regard azur qui le passait aux rayons-x, lui conférant au passage une légère tachycardie. »
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Lun 10 Déc 2012, 9:23 pm
“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.”
Trystan n'était pas un croyant, il était loin de l'être. Aucune force supérieure n'avait décidé pour lui qu'il méritait son douloureux sort sur Terre. Le problème était bien que Mayfield ne croyait en rien: pas en lui même, pas en ses rêves et même pas en son passé. Qui était-il? Qu'avait-il fait pour arriver ici? Il ne le savait même pas. Tout s'était passé si vite, bien trop vite et les informations ne s'étaient pas ancrées en lui comme le commun des mortels. Il était un soldat, c'était bien la seule certitude qu'il avait. Il avait tué des gens parce qu'il le fallait, pour survivre et pour terminer cette guerre qui ne pouvait pas être finie. Jamais. Au final, il était comme Tate à la seule chose près que lui avait encore une mémoire effective. Le pauvre homme savait à peine son prénom mais ce n'était dû qu'à un accident corporel. La situation était la même pour eux deux: une blessure mentale et une blessure physique, dans les deux cas, il n’était que des coquilles vides, troublées par le manque d'âme qui les représentait, dans l'attente de se remémorer, de redevenir complet. Était-ce possible? Telle était la question qui trottait dans leurs têtes malades. La certitude, ce jeu perpétuel qui laissait des marques dans votre esprit. Rien n'était certain, après tout, c'était cette incertitude permanente qui rendait la vie plus belle, plus imprévisible. Lorsque tout n'est que flou, lorsque la vie vous laisse sans repères, comment arriver à déceler son identité propre? Tant de questions soulevées par le discours de Tate. Il ne savait même pas avec certitude si ses souvenirs étaient exacts, ni même s'il en avait. Un accident dont il n'avait aucun souvenir tangible. Réduit à néant depuis ce jour, il errait avec toutes ses interrogations perpétuelles en tête. Trystan était attendri et il partageait inéluctablement les sensations du jeune amnésique.
Vous ne pouvez pas en être sûrs. C'est cela tout le paradoxe: ne même pas savoir ce qui est réel ou faux, ne pas savoir si les images qu'on a en tête sont les nôtres ou celles d'un étranger. Il faut seulement espérer que ce n'est que passager et que l'incertitude ressentie aujourd'hui ne soit qu'un mauvais souvenir demain...
Trystan réussit à laisser un sourire compatissant sur son visage avant de baisser les yeux, un peu troublé par la suite des propos du jeune homme. Il avait été athlétique autrefois, un des meilleurs de sa section pour sûr. Se dépasser, aller au delà de ses limites, c'est tout ce qui avait défini Trystan depuis son enfance. Il aimait prendre des risques, surtout si ceux là impliquaient qu'une autre personne serait épargnée. Aujourd'hui, les choses étaient différentes, il s'était reposé sur ses lauriers, plus sûr de rien, plus sûr de lui même et de ses capacités. Plus qu'un homme sans ambition en somme. Un jogging de temps à autre, le tableau avait bien changé en trois ans.
Autrefois peut être. Je suis un homme différent aujourd'hui, les choses changent vite..
Dans ce couloir froid de l'hôpital, Trystan tentait de comprendre ce phénomène étrange qui le poussait à parler à cet inconnu. D'habitude froid et réservé lorsqu'il se retrouvait dans ce genre d'endroits, il se retrouvait à sourire niaisement tout en tentant de réconforter Tate sur la suite de son histoire. Mystère de l'univers qu'il ne tenterait pas de percer aujourd'hui en tout cas. Il se contenta d'évoquer son ressenti par rapport à la personne qui lui faisait face. Quelque chose d'étrange en lui attisait sa curiosité et même s'il ne savait pas ce que c'était, il était certain de vouloir creuser. Il s'était approché pour voir si cela venait du physique de Lawford mais son silence laissait supposer autre chose alors qu'il conservait son regard dans le sien. Sa remarque ne le fit pas ciller, Trystan se laissait aller à cette contemplation unique et pour le moins étrange ou troublante. Tate n'avait certainement pas la connaissance de ce qu'il était mais l'instinct de Mayfield ne le trompait pas, il était intéressant, peut être trop intéressant pour quelqu'un d'aussi fragile qu'Evann...
Non, ce n'est pas du vide... C'est bien différent. Croyez-le ou pas, vous êtes unique dans votre genre et sensiblement intéressant. Je sais que cela peut vous paraître étrange et c'est bien la première fois que j'ai cette sensation lorsque je rencontre quelqu'un. C'est puissant..
Rester immobile, se perdre dans l'hypothétique, dans le champ des possibles et toutes ces choses que Trystan ne comprenait pas. Il savait qu'il devait arrêter de jouer à ce petit jeu, aussi vite que possible, son esprit étant déjà au bord de la rupture avant de débarquer ici. Une force extérieure pourtant l'en empêchait, c'était Tate qui concentrait tous ses regards, toutes ses pensées et il n'y avait pas de lutte possible contre cette curiosité affolante. Il sortit de ses rêveries avec l'innocente question de l'amnésique... L'aider, il ne pouvait pas faire grand chose pour lui même alors serait-il en mesure d'arranger le cerveau d'un autre? Mayfield sourit toutefois, comme si son coeur lui indiquait qu'il était heureux de cette demande. Encore une sensation étrange en lui, qui le désarçonna quelques secondes avant que le soldat ne trouve le moyen de passer outre pour se concentrer uniquement sur les paroles de l'homme.
Je ne sais pas si je peux vous savez.. Mais cela vaut le coup d'essayer j'imagine. C'est votre volonté qui vous ramènera votre vie, uniquement vous. L'espoir, c'est vous, Tate. Le seul espoir...
Tate, son seul espoir de sentir la satisfaction de s'être sauvé. Au plus profond de lui même, Trystan savait que c'était trop tard pour lui mais Lawford pouvait encore revenir à lui et c'était ce qui le portait désormais. Un nouveau but, un nouvel être unique à soutenir, un nouveau battement de coeur à estomper...
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Dim 16 Déc 2012, 6:54 pm
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« Ne pas savoir, ne rien savoir, ne plus rien prendre pour argent comptant ; telle était à présent sa vie. Il n'était plus sûr de rien et semblait douter de tout, pourtant ce n'était pas ce qu'il aurait voulu. Il voulait juste qu'on l'aide, qu'on lui explique ce qu'était sa vie, ce qu'il aimait, ce qu'il pouvait attendre de l'avenir. Mais à présent, que pouvait-il attendre au juste de cet avenir mort ? Un avenir peut-être prometteur, mais toutefois étouffé bien trop vite dans l'oeuf. Si hier ses rêves étaient d'accéder à une promotion ou bien d'acheter une maison plus grosse avec une belle barrière blanche, aujourd'hui ses rêves ne se résumaient plus qu'à chose et une seule : recouvrer coûte que coûte cette satanée mémoire qui lui faisait défaut. Tout ce qu'il avait pu souhaiter aussi ardemment soit-il et qui se trouvait dans son avant, n'était plus que futilité dans son maintenant. Un mal pour un bien, ce à quoi il aspirait n'était certainement pas si important que cela.« Vous avez sans doute raison. Me reste plus qu'à prier pour que cette saloperie de mémoire revienne le plus vite possible ! » Un paradoxe, être réduit à ce stupide concept alors qu'il n'avait foi en rien. Parler de prier dans ces conditions là n'était plus un paradoxe, on venait de passer à un stade supérieur encore. Une immense mascarade voilà ce qu'il était en définitive. Une blague à lui tout seul, et si cet humour, pas vraiment à son goût, cette farce s'éternisait et s'étirait tout au long de sa vie ? Qu'adviendrait-il de tous ses rêves d'antan ? Il n'en savait rien, il n'en savait foutrement rien. Pour le moment, tout ce qu'il désirait c'était de ne surtout pas entrer dans la salle de consultation de ce médecin qui lui collait une peur bleue. Tout ce dont il avait envie pour le moment, était juste écouter cet homme, avoir un peu de compagnie, regarder ce visage inconnu et pourtant si rassurant. L'écouter et pourquoi pas en apprendre plus sur son compte. A quoi bon me direz-vous ? Apprendre à connaître quelqu'un dont il ne se souviendrait probablement pas d'ici quelques heures à peine, à quoi cela pouvait-il servir ? A rien sans doute, mais il avait envie d'essayer malgré tout. Il ne voulait pas se fermer à autrui, mais plutôt s'ouvrir. Tant bien que mal et plutôt mal que bien, à la manière d'un désespéré qui essaye d'attraper de l'eau avec un capuchon de bouteille, il tenta au mieux d'emmagasiner des informations au sujet du locuteur. Des informations, mais aussi des images, des sensations. Ses yeux, ce visage, ce parfum, autant de choses que son esprit pouvait capturer. Capturer, ranger, classer tout ceci dans un ordre chronologie, alphabétique, dans un endroit de son cerveau pour pouvoir y accéder peut-être plus tard.
L'espace de quelques secondes furtives, Tate essaya de deviner à quoi Trystan avait pu ressembler autrefois. Quelques kilos de muscles en plus, mais c'est tout. Physiquement tout du moins il n'avait pas dû être si différent de son aspect actuel. D'ailleurs à le regarder d'encore un peu plus près, le blond en vint à se dire que cet homme devait avoir beaucoup de succès avec sa mâchoire d'acteur et ses yeux aussi bleus que l'océan. « Le changement n'est pas toujours signe de mauvais, enfin je ne connais pas votre histoire, c'est peut-être déplacé ce que je dis ! Qu'est-ce qui a fait que vous ayez changé d'ailleurs ? Vous n'êtes pas obligé de répondre si cette question vous paraît un peu trop intrusive. » Irrémédiablement attiré par ce regard d'azur, Tate se sentait un peu comme un serpent, charmé par la flûte dans laquelle son propriétaire soufflerait sans relâche pour en faire sortir des sons mélodieux. Une attirance inexplicable, une attraction incompréhensible, pourquoi voulait-il en apprendre plus sur cet individu, mais surtout, pourquoi n'arrivait-il pas à se détacher de ce regard de glace qui le scotchait sur place ? Les phrases qui parvinrent jusqu'à ses oreilles n'arrangèrent pas vraiment les choses. Unique, étrange, puissant. Ce qui était encore plus étrange ne résidait pas vraiment dans ces mots prononcés, mais plutôt dans le ressenti de Tate, car oui, il se reconnaissait parfaitement dans ce que Trystan avançait. Il ne pouvait pas savoir s'il avait déjà ressenti cela auparavant, et surtout s'il avait ressenti cela à l'égard d'un homme. N'était-il pas censé être marié bon sang ? Si, bien sûr, d'ailleurs comment être sûr de ce qu'il ressentait en cet instant même ? Comment qualifier cette sensation ? Impossible à dire. « Est-ce que vous me prenez pour un fou ou bien pour un détraqué si je vous dit que c'est pareil pour moi ? Non pas que je sache vraiment si j'ai déjà ressenti...ça... enfin je serais bien incapable de mettre des mots sur cette impression... » A la fois gêné d'en dire autant, mais aussi troublé, le natif de Fairview préféra s'interrompre là, avant de s'enfoncer dans une explication complètement tirée par les cheveux. S'arrachant à cette contemplation d'un tout nouveau genre – il en était certain – Tate reporta son attention durant quelques secondes à peine sur l'agitation environnante. Des blouses blanches passant ça et là, des chariots qu'on tiraient, remplis de plateaux repas, des familles venues visiter la grande tante que tout le monde déteste... La voix de Trystan le tira de ses rêveries et il fût bien obligé de le regarder à nouveau. S'il ne pouvait pas s'aider lui même, ce ne serait certainement pas cet inconnu qui y parviendrait, sa question lui paraissait tout à fait idiote après coup. « L'espoir... je ne sais pas vraiment ce que je peux espérer dans ma situation, à part que cette satanée mémoire revienne... Je devrais arrêter de me plaindre, vous devez certainement être bien plus à plaindre que moi à ce que j'ai pu comprendre ! » »
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Sam 22 Déc 2012, 3:06 pm
“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.”
Se sentir tomber au fond de la crevasse, inexorablement tenté par la noirceur de la Terre en dessous de lui. Cela faisait des années qu'on lui répétait qu'il finirait par céder à la tentation, cette maudite tentation du côté le plus obscur de lui même. Ce côté qui l'avait aidé à survivre au laboratoire, ce côté qui l'avait ramené sain et sauf de l'autre côté de la planète. Aujourd'hui, cette fameuse partie de lui avait la fâcheuse tendance à remonter à la surface et ce, de plus en plus souvent. Pourtant, Trystan conservait les apparences: il était un homme normal, blessé par des évènements que personne ne pouvait comprendre ou même atteindre du bout des doigts. Il avait dit adieu à son innocence seulement quelques mois après sa naissance et il n'avait jamais eu la chance d'être aimé véritablement. Enfant esseulé, laissé à lui même entre quatre murs blancs pendant dix huit années, Mayfield ne comprenait encore que vaguement le but de cette vie. Il observait autour de lui, tentait de capter les regards, les attentions et il mettait des mots sur ce que pouvait ressentir les autres mais lui dans tout cela? Pourquoi était-il là? Qu'attendait-il? Voulait-il être aimé ou bien être laissé sur le côté dans l'attente que la mort vienne l'attraper? Tout dépendait des jours, tout dépendait de ses maudites émotions qu'il n'arrivait pas à capter. Un Trystan en cachait toujours un autre en somme. En la compagnie de Tate, l'inconnu à la mémoire défaillante, Evann découvrait une autre parcelle de lui, une de celles qu'il fallait conserver. L'intégrité de cet homme menaçait de le faire flancher. Il n'y avait pas de surprise pour le militaire: il avait toujours été intéressé par les gens des deux sexes, sans réelle préférence. Ce n'était pas génétique non, c'était simplement le résultat d'un garçon enfermé dans un laboratoire sans espoir de se créer son propre monde et de voir apparaître ses propres désirs. Alors, il avait laissé parlé ce coeur préfabriqué et aujourd'hui, avec l'amnésique, Mayfield tentait de le connaitre. De se connaître également mais surtout de mettre des mots sur les paradoxes incertains qui berçaient son coeur en la présence de Lawford. Il entendit sa réponse, d'une voix lointaine. Prier. Oui, il ne restait que cela pour que les choses s'arrangent. Prier pour que son cerveau se répare de lui même, prier pour que le monde tourne de nouveau rond. Prier encore et toujours pour que le lendemain soit plus brillant que ce passé qui les coinçait tous deux dans des retranchements trop importants.
Trystan se contenta de sourire pour encourager le jeune homme. Il n'y avait pas de véritable réponse à apporter, seulement l'attente leur apporterait entière satisfaction sur ce point même si dans le cas de Trystan, l'attente était désespérée. Un léger silence s'empara des deux hommes que Tate finit par troubler, lui posant une question de manière intéressée. Evann était un mystère pour la plupart des hommes, il le savait et en jouait la plupart du temps. Avec ce Lawford, cela semblait différent. Tout était différent puisque c'était sa naïveté qui parlait pour lui. Aucune trace de méfiance ou de méchanceté, il voulait simplement en apprendre plus sur le militaire. Le sourire franc du soldat s'afficha instinctivement alors qu'il se gratta le crâne à la recherche de la réponse appropriée. La vérité, tant qu'à faire.
La guerre, ouais... La guerre... J'étais en Irak pendant quelques temps. Je pense que c'est cela qui m'a fait changer, entre autres. Mais je ne veux pas vous ennuyer avec mes histoires, je ne suis même pas sûr qu'elles soient réelles en plus de cela...
Il cacha son ennui derrière son masque enjoué. Sentiment nouveau, sentiment étrange mais ô combien plaisant. Cet homme, il le voulait. Sans en déterminer la raison. Sans en déterminer la logique, c'était purement physique. Des yeux à vous faire tomber à la renverse, une posture qui faisait déceler un certain charisme, Tate n'avait clairement pas conscience de l'effet qu'il pouvait faire autour de lui. Il avait fallu que Trystan partage son ressenti à ce propos. La réponse de Tate était elle aussi étrange, ils vivaient quelque chose d'unique, un lien qui se créait, un lien spécial et qui risquait de provoquer quelques déconvenues pour le militaire, il s'en doutait déjà. Evann s'approcha encore un peu de Lawford, son sourire enjôleur aux lèvres, il avait le dessus, il le sentait. Oui, cet inconnu l'emmènerait loin, il en était certain.
Vous êtes certain que vous êtes marié? J'ai comme l'impression que vous me troublez et vous me semblez vous aussi un peu perturbé. A moins que je ne me trompe...
Autre silence. Silence embarrassant où Trystan laissa son sourire s'effacer de lui même. Que faisait-il une nouvelle fois? Certainement n'importe quoi. Il connaissait à peine cet homme et voilà qu'il l'aguichait comme si c'était une évidence. Son esprit lui jouait des tours, il le tuerait. Mourir à nouveau, psychologiquement cette fois. Mayfield se concentra pour chasser ses pensées négatives. L'amnésique reprit la parole là où la conversation s'était arrêtée. Le'espoir. Manège d'un esprit fatigué. Pourtant, l'homme lui confiait qu'il était temps qu'il arrête de geindre. Dans un geste de réconfort, Trystan, sans réfléchir, posa sa main sur le bras du patient.
Wow, qu'est ce que vous racontez? Vous rigolez? Vous ne vous rappelez même pas de qui vous êtes au fond. A côté, je suis au top de ma forme. Tate... Vous devez avancer je pense. Avancer comme si le passé n'existait pas. Vous en avez l'occasion, je pense qu'il faut en profiter.
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Mar 01 Jan 2013, 3:58 pm
« Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws »
«Get up, come on get down with the sickness. Open up your hate, and let it flow into me»
« Perdu dans les limbes de sa conscience, Tate s'agitait en tout sens mais n'arrivait plus à atteindre la surface, à toucher du bout du doigt ce qui l'avait constitué auparavant. Il oscillait entre réalité douce amère et fiction édulcorée, en ne pouvant toutefois pas faire la différence entre les deux. Plus il avançait et plus il s'enfonçait et n'arrivait plus à discerner le vrai du faux. Souvenir ou invention de toute part de son cerveau défaillant, il n'aurait su le dire. Peut-être était-il en train d'inventer cette rencontre de toute part. Images renvoyées par son subconscient, tiré de ses propres fantasmes. Château dont il érigeait les murs petit à petit, au fur et à mesure de la nuit. Comment être sûr alors que tout ceci soit réel ? Trystan avait l'air d'être aussi perdu que lui, est-ce que cette discussion avait bien lieu, ou encore une fois n'était-ce que le fruit pourri de son imagination ? Tate n'était plus sûr de rien et encore moins de lui-même, doutant de tout mais surtout de la fiabilité de son esprit. Cela semblait être si réel pourtant. Etait-il si malade qu'il en vint même à imaginer cette sensation, celle qui commençait à courir au creux de son ventre ? Celle qui lui faisait poser un regard tel qu'il n'en avait sans doute encore jamais posé sur un homme. Que dirait Rebecca si elle le voyait ainsi ? Étrangement il s'en fichait. Il n'arrivait pas à la considérer comme autre chose que celle qui venait de le déposer à ce foutu rendez-vous. Elle avait beau l'avoir aiguillé tout au long de la matinée en essayant de répondre au mieux à toutes ses interrogations, il n'arrivait pas à se dire que c'était elle qu'il avait choisi, que c'était elle qu'il avait un jour aimé... pourquoi, il n'aurait trop su le dire, probablement à cause du manque de souvenirs. Les deux locuteurs semblaient avoir quelques points communs, comme le fait de ne plus être tout à fait comme autrefois, de ne plus arriver à discerner ce en quoi ils pouvaient encore croire. « Vous ne m'ennuyez pas, au contraire. Cela nous fait un point commun et pas des moindres ! Vous avez dû en voir des horreurs en Irak... pas étonnant que vous ayez changé après ça ! » Il n’insista pas plus sur le sujet, ne voulant pas se montrer trop intrusif, même si cela l'intéressait soudainement au plus haut point d'en savoir plus sur cet étranger.
Comme venait de le souligner le brun quelques secondes plus tôt, les choses changent vite, tellement vite, mais cela échappait totalement à Tate, qui avait l'impression de faire du sur-place, même si tout avait l'air d'aller très vite tout autour de lui. Comme en cette seconde précise ou tout le monde s'agitait dans ce couloir bien trop froid pour s'y sentir à son aise. Pourtant une petite source de chaleur rendait l'espace un peu moins glacial. Le natif de Fairview devait se rendre à l'évidence, Trystan ne le laissait pas de marbre et pour cause, il avait bien du mal à s'arracher à cette contemplation, celle où il avait le vague sentiment de s'être perdu en pleine mer au beau milieu d'une tempête faisant rage. Il retint son souffle tandis que son interlocuteur se rapprocha de lui, encore un peu plus près, toujours plus près. Il pouvait à présent sentir son souffle chaud contre sa peau. Restant à sa place, le blond n'en menait pas large - avec sa légère tachycardie qui résonnait à ses oreilles - et se perdit un peu plus dans ce regard azur. Effectivement l'ancien militaire ne se trompait pas et avait vu plutôt juste. Difficilement, il réussit à déglutir avant de prendre la parole, l'air gêné : « Je ne suis sûr de rien... c'est ce qu'on m'a dit en tout cas ! Même si je n'en ai pas vraiment l'impression... je ne me sens pas lié à... elle ! Je ne me souviens même pas du jour où j'ai demandé sa main. » Seconde déglutition encore plus difficile cette fois-ci. Tate se sentait défaillir sur place, comme un glaçon que l'on aurait posé dans un bol à côté d'un radiateur brûlant. Ne sachant pas vraiment comment réagir face à cette révélation, le trentenaire se frotta la joue, l'air mal à l'aise avant de baisser les yeux et de lâcher un : « Perturbé... oui, c'est le mot ! » Quel crétin, pourquoi avouer une telle chose et répondre ainsi au rentre dedans de cet homme ? Il n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir, puisque tout de suite après sa petite supplique visant à arrêter de se plaindre, il sentit la main de Trystan sur son bras. Contact qui le fit légèrement sursauter, sans qu'il ne recule pourtant, ou ne cherche à fuir. Au contraire, il resta au même endroit, sans bouger, avec la folle envie d'un peu plus. Il ne s'expliquait toujours pas cette envie ou bien cette sensation, mais peu importe. « J'ai un peu de mal à envisager l'avenir en ne sachant pas qui je suis ! Enfin cela n'est sûrement qu'une question de temps avant que je me souvienne d'où je viens. » De plus en plus attiré par le jeune homme, il repensa à Rebecca et décida que ce n'était pas normal de ne rien ressentir pour elle, alors que Trystan ne le laissait pas de marbre. Il était à peu près sur et certain de faire quelque chose non pas qu'il risquait de regretter par la suite - puisqu'il oublierait certainement très vite - mais qui changerait bien des choses pour lui, même s'il faudrait qu'on lui rafraîchisse ensuite la mémoire. » »
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Dernière édition par Tate D. Lawford le Lun 07 Jan 2013, 12:10 pm, édité 1 fois
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Sam 05 Jan 2013, 2:51 pm
“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.”
Le présent n'avait certainement jamais été aussi plaisant et pourtant, Trystan se retrouvait dans le lieu qu'il haïssait le plus. Au moins, aujourd'hui, il n'était pas question de parloter pendant des heures avec un homme en blouse blanche sur sa condition. Oui, il était fichu. Oui, il était fou. Oui, il n'était pas bien certain que ce qu'il avait vécu était bien réel. Mais, il vivait. Au moins, il était en vie. Ce qui n'était plus le cas de Kendra. Plus le cas de la plupart de ses camarades militaires. Alors, peu importe le passé. Peu importe la guerre. Peu importe la médecine. Trystan était encore là et il était encore bien capable de profiter de la compagnie d'autrui, de ressentir quelque chose pour un autre individu. Le mystère qui entourait Tate, l'aura de cet homme provoquait en lui quelques réactions assez inattendues. Mayfield ne se comportait rarement ainsi, il n'allait jamais chercher ce qu'il souhaitait chez quelqu'un d'autre. Il restait à sa place et attendait qu'on s'ouvre à lui. Aujourd'hui, c'était différent. Tate était différent. Evann n'arrivait pas réellement à le définir, encore moins ce que ce visage d'ange et ses manières timides lui faisaient ressentir. Une énigme. Inlassable. Délicieuse énigme. Le blond et son sourire semblait écouter ses paroles avec un grand intérêt. Il n'y avait rien de plus frustrant pour Trystan qui se retrouvait incroyablement perturbé par ce visage. Il se contenta de répondre à son sourire alors que le jeune amnésique soutenait son discours. L'Irak. La douleur. Tout cela paraissait tellement lointain, dans une autre vie à la rigueur. Trystan resta coincé sur le regard de Tate avant de poursuivre.
Comme vous dites. Super point commun, ça c'est évident... Au moins, on ne risque pas de s'ennuyer si j'ose dire! M'enfin, ne parlons pas du passé. Il est bien trop flou pour chacun de nous pour s'y attarder...
Sourire aux lèvres, Trystan savait que ses yeux pétillaient naïvement. Il s'amusait tellement en réalité. Le militaire réalisait bien sûr qu'il perturbait Tate, celui-ci tenta d'éviter son regard azur. Il faisait preuve d'une certaine assurance en s'approchant sans honte du jeune homme. Un toucher. Un simple toucher et un bond dans sa poitrine. Étrange sensation pour un homme qui ne comprenait pour ainsi dire pas grand chose à l'amour, l'attirance et toutes ces choses sans importance. Les quelques paroles de Lawford terminèrent leur chemin dans un tintamarre fracassant contre ses côtes: sa femme ne lui faisait rien. Rien comparé à lui. C'était un certain privilège que de pouvoir provoquer quelque chose chez cet homme perdu, retourné au point de départ contre son gré. Trystan était un brin ému alors qu'il constatait encore la gêne de Tate.
Triste fait... Très triste. La pauvre... Enfin, je ne vais pas vous encourager à aimer celle qui se prend pour votre femme non plus. Ce n'est vraiment pas mon rôle, perturbateur que je suis.
A croire que Mayfield cherchait vraiment à lui faire de l'effet, laissant son cerveau en mode off afin que ses cordes vocales prennent des initiatives sans son accord au préalable. Et Tate qui continuait de parler, certainement une manière de lutter contre ce qui se tramait dans ce couloir désert de l'hôpital. Trystan n'en tenait pas rigueur, son coeur pulsant très vite dans ses artères fatiguées. Il savait qu'il risquait de commettre l'irréparable, pour autant, il ne pensait pas le regretter plus tard. Étrange sensation. Unique sensation.
Une question de temps en effet...
En vérité, Trystan n'avait pas réellement pris la peine de tout écouter en détail. Les yeux dans les yeux, le silence, la blancheur autour d'eux. Mayfield perdait tout contrôle de ses idées, de son corps. Perdu dans cet espace temps, dans cette vie qui n'avait jamais été sienne avec cet homme aussi perdu que lui, qu'y avait-il à perdre? Pas grand chose. Pourquoi résister à des sensations aussi éphémères? Aucune raison apparente ne lui vint à l'esprit. Rien sauf cette envie irrépressible de Tate. Juste comme cela. Sans plus de cérémonie. Quelque chose qu'il ne pouvait pas combattre, qu'il ne voulait pas vaincre. Alors, il ne tenta pas. Il entreprit de manger les derniers centimètres le séparant de Tate avant de poser ses lèvres contre les siennes. Juste comme cela.
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Mar 08 Jan 2013, 7:13 pm
« Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws »
«Get up, come on get down with the sickness. Open up your hate, and let it flow into me»
« Tout était flou, tout se mêlait dans son esprit, s'emmêlait. Il se retrouvait aux prises de chaînes, de lianes qui entravaient les mouvements de son esprit - en l'empêchant de penser par lui-même – écorchaient sa peau, laissant sa chair suintante et à vif. Contrôlé ; tel un pantin, il n'arrivait plus à agir par lui-même. Désarticulé, il ne ressentait plus rien et se demandait même s'il était encore vivant. Il ne savait plus s'il était en vie, ou bien si tout cela n'était qu'une étrange illusion de vie. Perdant petit à petit les pédales et surtout le contrôle, le natif de Fairview écoutait cette douce litanie qui s'échappait des lèvres de son interlocuteur. La pauvre... sans doute, pourtant il n'arrivait pas à la plaindre, encore moins à l'aimer. Il la plaignait, mais c'était tout, parce qu'elle donnait de son temps pour lui, et lui en retour de quelle façon la remerciait-il ? En flirtant avec un homme, ni plus ni moins. Tate aurait voulu avoir une vision, il s'épuisait à fouiller le vide de sa mémoire, effort de volonté lui réclamant bien trop d'énergie. Trouver un détail infime qui déclencherait une remémoration, cela ne devait pas être si compliqué que ça pourtant. Les souvenirs de sa vie avec sa femme ne pouvaient pas avoir disparus de la sorte, il devait bien y en rester quelque chose, même un tout petit rien. En cet instant de trouble émotionnel à l'état pur, il avait l'impression que tout ce qu'avait pu lui dire Rebecca n'était que parfait tissu de mensonges. Tout comme ce qu'elle lui avait appris à propos de son accident, tout cela ne lui paraissait pas réel. Pourquoi se sentir coupable de quoi que ce soit dans ces conditions ? Un mince sourire apparu alors au creux des lèvres de Tate. « La pauvre... comme vous dites. Je n'avais pas idée de qui elle était ce matin... Elle fait partie d'un tout que j'ai oublié. En fait la plus à plaindre dans l'histoire, c'est elle ! » Trystan le draguait ouvertement à présent, chose qui rendait la situation encore plus embarrassante, pourtant il était loin de trouver cela désagréable, bien au contraire. Au fond de lui, il connaissait déjà le dénouement de l'histoire ; poursuivre avec ce babillage inutile – derrière lequel il tentait de se cacher - ne servirait à rien, juste à reculer un peu plus pour mieux appréhender la réception du saut.
Une question de temps. Ses iris électriques le défièrent quelques courtes secondes, hésitation au creux de l'estomac. S'il devait y avoir une limite à ne pas franchir, elle se tenait bien là. Le reste, la suite, ne serait alors bordée que de fausses règles, instaurées pour faire joli. Le stade de la simple conversation entre adultes venait sans nul doute d'être franchie. Se perdre dans les yeux de cet inconnu n'aidait sûrement pas à rester de l'autre côté du parapet, bien en sécurité. Exposé de la sorte à toute tentation et à toute folie passagère, Tate ne chercha nullement à résister ou bien à fuir loin en dehors de ces murs. L'homme marié resta là, planté droit comme un I, dans le couloir passant de ce sinistre hôpital. Pourtant ses entrailles se réchauffèrent soudainement, brutalement, comme après une longue période d'hibernation. Électrochoc. Une envolée de papillons, un nuage évanescent le ramenèrent soudainement à la vie. En cette seconde il se fichait de tout, de tout ce que l'on pouvait penser, de s'afficher de la sorte, seul le résultat comptait. Seules les lèvres de Trystan sur les siennes lui importaient. Sans réfléchir une seule seconde, il laissa tomber définitivement les armes pour se laisser totalement submerger par la tentation que représentait Trystan. Avait-il déjà fait cela auparavant ? Cela n'avait plus d'importance, plus rien n'avait d'importance, sauf cette envie qui devenait de plus en plus grandissante. Il voulait les lèvres du brun, il voulait sentir la chaleur de sa peau contre la sienne, il le désirait avec une intensité qui lui fit peur. Voulant couper l'herbe sous le pied à cette envie, Tate écrasa ses lèvres contre celles de Trystan, passa sa main dans ses cheveux et l'embrassa à pleine bouche sans la moindre retenue. Après plusieurs secondes de fougue et d'apnée il s'écarta brutalement du brun. « Je suis désolé... je sais pas ce qu'il m'a pris ! ». Tate s'écarta, légèrement honteux, avant de lancer un regard alentour. Il s'attendait à voir une foule massée autour d'eux, mais rien de tel. Il riva son regard au sol, comme s'il pouvait soudainement y trouver une quelconque échappatoire, avant de se rendre compte à l'évidence que ses lèvres réclamaient à nouveau leur dû. C'est presque s'il ne se jeta pas à nouveau sur cet étranger, le plaquant sans douceur aucune contre le mur blanc. Dans un souffle rauque, il arriva à articuler un vague : « Si on allait ailleurs ? » »
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Ven 11 Jan 2013, 10:44 pm
“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.”
Jouer de ses atouts, il n'y avait rien de plus évident pour quelqu'un comme Mayfield. Depuis tout jeune, il avait su rameuter les foules à sa cause, provoquer l'émoi de certains. Cela avait toujours été un certain jeu, mais un jeu auquel il apposait des limites. Ne jamais aller au-delà du politiquement correct. Il ne se le pardonnerait pas. Malgré ce que l'on pouvait croire, Trystant avait des valeurs et lorsqu'il choisissait un chemin, il s'y tenait. Foutre tout en l'air pour un simple émoi passager? Certainement pas. Jamais. Le feu pourtant s'allumait. Pas besoin d'allumette pour transformer la braise en véritable flamme. Il suffisait d'un sourire de Tate, d'une posture particulière qui créait en lui des sensations inconnues. Ne rien ressentir, c'était son credo habituellement. C'était toujours bien plus simple d'être spectateur de la vie des autres qu'acteur de la sienne. Evann ne faisait pas de pas vers autrui. Règle d'or. La souffrance avait provoqué en lui des fissures qu'il n'avait jamais pu colmater. En cet instant, il les oubliait. Elles n'avaient jamais existé. Que dans ses cauchemars les plus intenses. Il vivait un rêve éveillé, l'un de ceux dont on ne souhaitait jamais que vienne sonner l'heure. Prolonger l'alchimie qui se jouait dans leur regard azur. Sentir le souffle enivrant au creux de son oreille alors que la voix de Lawford lui parvenait avec une force inouïe. Sa colonne vertébrale vibrant sous le ton spécial de la voix de son interlocuteur. Le feu. Encore une braise. Et les flammes s'élevaient, jusque dans ses yeux envieux. Trystan mordait sa lèvre avec douceur alors que Tate polémiquait sur l'inexistence flagrante d'émotions envers celle qui se disait sa femme. Une évidence. Tous deux le savaient, la vérité se lisait dans leur regard alors que cette proximité faisait son chemin jusqu'à leur cerveau. Des neurones qui ne faisaient plus leur travail pour Trystan, ne ressentant que cela; ce désir fumeux de sentir Tate contre lui. Le toucher et provoquer l'incendie. Le laisser se propager par vagues exaltantes. Se laisser encercler jusqu'à ce que le feu ne s'éteigne, naturellement. En réalité, Trystan n'en avait que faire de la pseudo femme de Lawford et le dernier rapprochement qu'il opéra, son regard se perdant dans le sien, un sourire charmeur aux lèvres, le lui indiqua.
Et plus aucune connexion ne se fit dans son cerveau. Son esprit restait coincé sur la vue de Tate, ses traits parfaits, cette attraction irrésistible pour ce regard, ces lèvres tirés en un sourire unique. Pour finalement céder à cette pulsion dévastatrice, besoin qu'il fallait qu'il comble avant d'en mourir. Sentir ses lèvres contre les siennes étaient vitales, une évidence même. Et la réaction de l'amnésique fut une légère surprise, pour autant, Mayfield ne prit même pas la peine de s'y attarder, pas alors que son désir décuplait à vitesse grand V. Son environnement se confinait au corps de Tate, ses pensées étaient dirigées uniquement vers son ultime but. Couper court à cette envie purement physique et s'imprégner de l'odeur du blond; alors que Lawford s'envolait avec lui, avec une envie non dissimulée. Avant de s'arrêter soudainement, laissant Trystan le souffle court et relativement souffrant. Un sourire s'étendit tout de même sur son visage alors que d'un autre monde, il entendait les piètres excuses de Tate.
Je peux expliquer la situation avec rationalité... Tu me veux autant que je te veux, point. C'est très simple en fait. A + B = laisse toi aller et arrête de penser.. Il me semble qu'on ait des affaires à régler là.
Personne aux alentours et les murmures de Trystan étaient clairement inutiles. Pourtant, ressentir l'adrénaline du secret était encore bien plus plaisant que tout le reste. Enfin, si cela pouvait encore l'être vu l'état d'excitation dans lequel il pouvait être. Et tout cela semblait assez loin de son paroxysme alors qu'il se retrouvait projeté contre le mur, se mordant presque la lèvre jusqu'au sang avant de sourire largement en entendant les paroles de Tate. Alors qu'il l'attrapait par le vêtement, Mayfield marmonna, impatient.
Ailleurs mais pas trop loin.
Et sourire aux lèvres, il l’entraîna jusqu'à la porte la plus proche. Par chance, celle-ci était vide de tout spectateur, si on omettait les étagères de compresses et désinfectants. Porte refermée, Trystan savait ce qu'il avait à faire, il n'était pas un novice dans ce genre de situations et ne connaissait que très peu l'inhibition. Et c'est avec un plaisir non dissimulé que Trystan attira Tate contre lui, effort ultime avant la libération. Fièvre étourdissante. Peau ardente. Bestialité se mêlant à la tendresse, Trystan avait finalement l'impression de vivre, comme s'il avait fallu attendre l'arrivée de cet homme pour qu'il ressente la passion dans sa forme la plus primaire mais étonnamment, la plus agréable qu'il ait jamais connue. Ici, dans cet hôpital, entre un chariot de compresses et des rouleaux de pansements. Naturellement et sans complexe. Pureté d'un amour nouveau et exalté.
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Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Dim 13 Jan 2013, 12:39 pm
« Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws »
«Get up, come on get down with the sickness. Open up your hate, and let it flow into me»
« Le temps n'existait plus, le temps semblait s'être arrêté dans le couloir sordide de l'hôpital de Fairview. Mettre sa vie sur pause, entre parenthèse, durant un battement de cils à peine, un mouvement rétinien, être en apnée profonde, pour pouvoir mieux apprécier l'essence même de cet instant où son cœur, ce boxeur incontrôlable battait avec une force terrible contre ses côtes. La moindre de ses cellules vibrait de cette frénésie étrange, qui lui donnait l'impression que tout était possible, mais surtout que tout irait bien à présent. Il se sentait en vie, chose qu'il n'avait pas ressentie tout au long de la journée écoulée. Avait-il déjà ressenti cela auparavant ? Quelque chose lui disait que non. Se perdre dans la mer azur de ce regard bleuté, il en redemandait encore. Trystan exerçait sur lui le genre d'attraction dont il est extrêmement difficile de se détacher. En cet instant, il tirait un trait sur tout ce qu'avait pu lui raconter sa femme sur ce qu'était sa vie, sur ce qu'il aimait, sur tout. Plus rien ne comptait réellement à part cet homme, dont il mourrait d'envie de goûter à nouveau les lèvres. Pas vraiment d'inhibition, la folie s'était comme emparée de lui, tandis qu'il envoyait valser Trystan contre le mur en se jetant presque aussitôt sur lui. Le désir - ce désir fou qui bloquait chacune des connexions neuroniques des quelques centimètres carrés de son cerveau – courait dans ses veines. Les paroles du brun résonnaient dans sa tête. Il avait raison. Il avait soif de sa peau, il avait faim de son odeur. Il le voulait très certainement autant que lui le voulait, alors pourquoi résister ? Au nom de quoi exactement devrait-il s'empêcher de succomber à ce feu ardent qui lui consumait les entrailles ? A rien, pas même à cette pseudo épouse dont il ne se rappelait rien, hormis ce qu'elle avait bien voulu lui faire croire. Ne pas aller trop loin, douce ironie, doux euphémisme, si l'on en jugeait le stade qu'ils venaient de dépasser en quelques minutes à peine. Il était sans doute trop tard pour ce genre de « mise en garde ». Sans demander son reste, Tate suivi l'ancien militaire jusque dans ce placard étroit, où il se laissa complètement aller, oubliant réellement tout cette fois-ci, ne se sentant plus épié par des regards inquisiteurs. A la lumière obscure de ce réduit, il se laissa aller contre Trystan, ne répondant plus de lui, comme si une toute autre personne venait de s'immiscer dans sa chair, comme si un étranger venait de s'emparer de son cerveau contrôlant ses faits et gestes. Dans la folie de cet ébat, le trentenaire se raccrocha au chariot de compresses. La passion se mêlait au désir, éclatant dans sa tête, résonnant partout dans son corps. Il était perdu, ne savait plus où il était, s'en remettant uniquement à Trystan, qu'il aima sans retenue aucune. Le retour à la réalité fut dur, brutal, sans la moindre douceur. En silence, il se rhabilla. Un dernier regard à cet amant qui fit battre son cœur un peu plus fort. Sans bruits, il quitta l'endroit exigu pour se diriger à nouveau dans le couloir de l'hôpital. L'heure de son rendez-vous était passée depuis plusieurs minutes déjà. Tant pis. Il n'irait pas, c'était décidé. Après un dernier regard en arrière, après un dernier regard et un énième sourire à l'ancien militaire, Tate quitta l'établissement, le cœur léger, avec cette envie de revoir Trystan au plus vite, même s'il savait pertinemment que le lendemain matin, lorsqu'il se réveillerait, il aurait tout oublié, ce visage, son odeur, ces sensations éprouvées. Tout. Cela lui fendit le cœur alors qu'il retrouvait Rebecca en se forçant d'avoir l'air normal. »
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THE END
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Charlie Walker
J'ai : 33 ans. Secrets : 598 Temps de jeu : troisième personne Anniversaire : 15/09/1991 Déménagement : 29/10/2012Âge : 32 ans État civil : En couple Avatar : Sarah Paulson
Sujet: Re: “Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan Dim 13 Jan 2013, 2:14 pm
VERROUILLÉ
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“Sickness is the vengeance of nature for the violation of her laws.” # Tate & Trystan