Aaron Garrett Nolans était un charmant agent immobilier. Il adorait son métier et pouvait rester dans le quartier la plupart du temps, ce qui était un autre avantage, sachant que sa femme faisait également un métier qui lui permettait d’être régulièrement chez elle. Ce mode de vie avait toujours été très utile avec des enfants. Aujourd’hui, Charles ne vivait plus avec eux et les deux filles étaient régulièrement hors de la maison, mais ça n’empêchait en rien qu’il était heureux. Son amour pour la belle Emma était toujours aussi puissant depuis sa première rencontre et ce jusqu’à la fin de sa vie, il le savait. C’était une évidence pour l’agent, le brunet lui disait dès qu’il en avait l’occasion. En cette journée calme, Garrett avait un peu de paperasse à remplir à l’agence immobilière avant de rentrer. Lorsqu’il compléta tout le travail qu’il devait faire, il prit la route jusqu’à Apple Blossom Street et se stationna chez lui. L’homme avait fait un arrêt à l’épicerie pour acheter quelques trucs qui manquait à la maison. En cette journée de semaine, Lizzie était au lycée et Alyson à l’université, alors il retrouverait sa femme seule à la maison. Dès qu’il poussa la porte, il lança sur un ton élevé. « Ma chérie, je suis rentré ! » L’homme tenta bien que mal de refermer la porte et de ne rien échapper. Arrivé dans la cuisine, il posa le sac de papier sur le comptoir et sourit à sa femme qui était en train de préparer quelque chose. Il fit le tour, lui échangea un baiser et sourit. « Miam, ça sent très bon, qu’est-ce que tu nous prépares ma jolie ? » Dit-il en levant les sourcils, souhaitant surtout piquer dans le plat.

Emma n’avait pas de contrat à rendre aujourd’hui, elle en profita donc pour mettre la main à la pâte. Certes les repas étaient pratiquement déjà tous cuisinés à l’avance depuis au moins une semaine, mais cela ne l’empêchait pas de toujours en faire davantage, de toute manière les fêtes approchaient à grands pas et ce n’était pas de vraies fêtes s’il n’y avait pas une masse de bons petits plats préparés maison. La belle rouquine passa donc la plus grande partie de son après-midi à préparer de petits feuilletés soufflés au saumon et au fromage de chèvre, des entrées hautes en couleurs qui avaient le don d’amuser les enfants entre les repas. Emma s’apprêtait justement à sortir une fournée toute chaude qu’elle entendit la porte d’entrée se refermer. « Ma chérie, je suis rentré ! » Elle reconnut instantanément la voix de son charmant mari qui devait avoir terminé de travailler pour la journée. La rousse n’ajouta rien, le laissant s’approcher par lui-même, sachant probablement déjà l’endroit où sa femme se trouvait. Lorsqu’il fit son apparition dans la cuisine, un sourire franc se dessina sur le visage de la femme de la maison. Des feuilletés soufflés au saumon et fromage de chèvre. Puis elle se pencha pour attraper à l’aide de ses deux mains gantées, le plateau débordant de petits fours bien placés en lignes droites. Et n’essayes pas de m’amadouer, c’est pour les enfants. Dit-elle tout en déposant la plaque à cuisson sur son espace de travail avant de retirer les mitaines de four et de le regarder d’un beau et grand sourire, elle connaissait très bien son mari et savait pertinemment qu’il tenterait de manger avant tout le monde. Évidemment elle se doutait bien qu’il ne ferait qu’à sa tête, elle préféra donc le prévenir avant qu’une erreur de débutant de survienne. Fait attention, c’est chaud!

L’odeur que dégageait la cuisine des Nolans était terriblement délicieuse. Le jeune homme avait aussitôt l’estomac dans les talons, déjà qu’il n’avait pas eu le temps de manger pour le diner, une senteur pareil ne pourrait seulement qu’éveiller ses papilles gustatives. L’agent immobilier adorait revenir du boulot et retrouver un souper parfait et à tomber à la renverse. Emma était la femme parfaite et ses talents en cuisine étaient hors pair. Nolans lui fit un petit sourire lorsqu’elle l’avisa. Il hocha la tête et ajouta. « Ça m’a l’air vraiment trop bon et je vais patienter, je vais patienter ! » Évidemment, dès que la rouquine eut le dos tourné, il agrippa un de ses soufflets, mais Emma l’avertit aussitôt, comme si elle saurait ce qu’il allait faire à l’instant. Garrett sourit et prit le souffler délicatement avant de se l’enfouir dans la bouche. Il fit un grand sourire, la bouche fermée évidemment pour montrer les deux grosses bosses qui s’étaient formés dans ses joues. Il dégusta et tapa ensuite des mains. « Mon dieu, c’est délicieux ! Je vais me prendre quelque chose à manger, sinon je ne tiendrais pas au souper et si tu veux servir ça aux enfants, il faut que je me bourre un peu, je n’ai pas eu une minute pour diner ! » Lui avoua l’homme d’affaire en ouvrant le réfrigérateur. Il prit le temps de tout serrer avant de sélectionner ce qu’il souhaitait manger. Aaron observa la variété et choisit un plat du souper d’hier qu’il envoya tout simplement au four micro-ondes. « Ta journée c’est bien passé ma belle ? »

Comme elle l’eut cru, dès qu’elle tourna les talons pour se procurer un plat dans le bas d’une armoire, un petit four avait disparue. La rouquine posa ses deux mains sur ses hanches, abhorrant un sourire navrée, elle connaissait que trop bien l’époux qui lui souriait bêtement la bouche pleine. J’espère pour toi! Dit-elle alors qu’il tapait des mains, lui disant que c’était tout simplement délicieux. Emma détestait faire à manger pour se faire rembarrer par la suite. Elle goutait à toutes les recettes qu’elle faisait au moins une fois avant de les servir, elle évitait souvent le pire, surtout avec la dernière fille de la famille, qui jouait assez souvent les difficiles à table.

La rouquine se dirigea ensuite jusqu’à son plan de travail afin de déposer la plat de plastique transparent sur la surface dur, appuyant finalement ses deux mains contre l’ilot. Il était encore trop tôt pour transférer les petits soufflés dans un bol, mieux valait attendre un peu. « Mon dieu, c’est délicieux ! Je vais me prendre quelque chose à manger, sinon je ne tiendrais pas jusqu’ au souper et si tu veux servir ça aux enfants, il faut que je me bourre un peu, je n’ai pas eu une minute pour diner ! » Emma ne put s’empêcher de rire, Garrett était totalement à sens inverse d’elle, il avait toujours faim et vidait les restants pratiquement tous les jours, alors qu’elle, elle se contentait de manger un petit morceau ici et là tout au long de la journée pour se tenir en vie. Elle le regarda donc ouvrir le réfrigérateur pour finalement dénicher –comme elle le prédisait – le plat de la veille. Comme toujours, j’imagine que pour toi c’était assez chargé? Avoua-t-elle tout en lui retournant sa question, se souvenant qu’il n’avait pas eu le temps de diner aujourd’hui.

La vie du père de famille était plutôt intéressante. Il avait une femme parfaite, trois enfants géniaux, une magnifique maison et le boulot qu’il souhaitait faire depuis son enfance. Être agent immobilier était un bonheur pour Garrett qui adorait le processus de vente d’une maison. Il avait fait beaucoup de paperasse en cette journée calme, c’était effectivement la partie du travail la plus complexe, les moments où il ne pouvait pas rester chez lui, mais au moins, il avait réussis à quitter le bureau pour passer la fin de l’après-midi avec sa femme. La perfection pour le brunet qui préférait faire cela que d’arriver après le souper comme certains pères de famille. Ainsi, le petit aperçu du souper aida l’homme à faire rapidement son choix pour manger un petit peu avant le vrai repas qui aurait lieu quelques heures plus tard, mais cette fois-ci avec leur deux filles. Lorsque son plat fut réchauffé, il s’installa à la petite cuisinette situé à deux pas du comptoir de la cuisine et piqua quelques bouchées. Il tentait de manger le mieux possible auprès de sa femme, mais ce n’était pas toujours simple d’avoir de la grâce quand on avait faim. Il finit par avaler sa bouchée et répondit à Emma. « Ouais, beaucoup de papiers, de recherche et de formulaire à remplir, mais j’y suis arrivé ! Maintenant je peux avoir ma journée et attendre la contreproposition des Millers pour la maison de Orchid Street ! » Il hocha la tête et continua à manger. « En tout cas, avec toutes les maisons en vente dans le quartier et le haut taux de demande, je suis certain qu’on accueillera prochainement une bande de nouveau voisin ! »

Emma ne s’en lassait jamais d’entendre les ragots et petites âneries de son mari, c’était en effet ce qui lui donnait son charme, simplement le voir manger à la vitesse de l’éclaire et ce, sans mâcher la bouche fermée, n’était pas des plus sympathique. La rousse leva le regard sur lui un instant, arquant son sourcil bien évidemment lui faisant signe de se calmer un peu pour ne pas en mettre partout, ou tout simplement pour ne pas en cracher un peu partout sur ses plats préparé avec soin. La rouquine l’écouta donc parler de son boulot, la paperasse qu’il avait rempli, elle connaissait amplement le sujet, étant designer d’intérieur, Emma avait beaucoup de contrats à signer et à rédiger à chaque fois qu’elle se faisait un nouveau client et trouvait, elle aussi que c’était la partie la moins plaisante de son boulot.

« En tout cas, avec toutes les maisons en vente dans le quartier et le haut taux de demandes, je suis certain qu’on accueillera prochainement une bande de nouveaux voisins ! » Sloane hocha doucement la tête, reportant ses yeux sur ce qu’elle faisait avant de s’interrompre pour dévisager son mari en train de manger. C’est tant mieux, le quartier manque un peu de vie ces derniers temps avec tous ces départs…de nouveaux voisins ne fera qu’augmenter mon chiffre d’affaires, sans compter les nouvelles amitiés qui pourraient se former! Elle sourit tendrement, les Nolans étaient dans le quartier depuis exactement vingt-six ans, ce n’était pas rien et ils connaissaient la plus grande partie de Fairview désormais.

Après à peine quelques seconds seulement, la totalité du plat que Garrett s’était fait réchauffée avait terminé dans son estomac. Il essuya d’un geste rapide le bord de sa bouche pour ne pas recevoir les colères de sa vie. Après tout, il ne fallait pas tourner le couteau dans la plaie. La belle rouquine continuait sa cuisine tout en discutant, ce qui était plutôt agréable. Il avait assez mangé en ce moment, mais il était tout de même hâtif de participer au repas de famille de la soirée. L’agent immobilier se leva et alla porter tout ce qu’il avait pris directement dans le lave-vaisselle pour se verser un grand verre d’eau froide qu’il engloutit à nouveau en à peine deux secondes. L’homme s’appuya contre le comptoir et observa sa femme à l’œuvre. « Tu as raison, le quartier s’est vidé après le meurtre de la famille Henderson… disons que beaucoup ont eu peur, ça fait vraiment chuté les ventes également cette histoire, surtout pour leur maison. Mais comme tu le dis, si on a de nouveaux voisins, ce sera bon autant pour tes affaires que pour les miennes et avoir de nouveaux amis, c’est toujours sympathique ! » Il sourit et s’approcha de la fenêtre. Soudainement, il s’était mis à pleuvoir. Garrett serra les dents et rit. « Une chance que j’ai réussis à tout rentrer avant qu’il se mette à pleuvoir.. et puis ma belle ménagère, tu en as encore pour bien longtemps avec tes petits fours ? » Dit-il en souriant. Il aimerait bien pouvoir profiter de sa femme tandis qu’ils sont seuls !

Garrett n’avait pas tort, avoir de nouveaux voisins serait tout autant bénéfique pour un que pour l’autre… étant agent immobilier, il connaitrait la plus grande partie des visiteurs et puis il pourrait ensuite leur conseiller Emma pour décorer l’intérieur à un prix raisonnable bien sûr. Une pierre deux coups qui retomberait directement dans la même poche, soit celle de la famille Nolans. « et avoir de nouveaux amis, c’est toujours sympathique ! » La rouquine sourit doucement tout en reprenant le contenant de plastique qu’elle venait de prendre dans le bas de son armoire. Elle regarda ensuite du coin de l’œil son mari qui se levait de table pour aller en direction de la fenêtre, alors que le décor s’assombrissait à vue d’œil. « Une chance que j’ai réussis à tout rentrer avant qu’il se mette à pleuvoir.. et puis ma belle ménagère, tu en as encore pour bien longtemps avec tes petits fours ? » Apparemment il s’était mis à pleuvoir à l’extérieur, une autre belle occasion de rester à la maison pour préparer quelque chose de convenable pour le souper, simplement Garrett semblait avoir envie d’autre chose que de rester assis à parler à sa tendre femme alors qu’elle rangeait des petits fours. Alors qu’elle terminait de remplir le contentant transparent, Emma leva les yeux. Je connais ce sourire, tu as quelque chose derrière la tête Garrett… Puis elle reposa ses yeux sur le travail qu’elle effectuait peu de temps avant d’être dérangée. Ce n’est pas pour un rien que nous avons trois merveilleux enfants tu sais. Sloane riait de la situation, ce n’était pas dans ses habitudes de se laisser aller aussi facilement, bien que la pluie et le silence dans la maison n’était pas des plus habituel non plus… Armé d’un sourire, elle déposa le couvercle sur le contenant puis s’approcha de son mari, posant une main sur sa chemise. Alors, qu’elle est cette petite idée? Peut-être est-t-elle plus importante que la fournée de petits soufflés? Évidemment elle s’amusait, le couple Nolans n’avait pas perdu la main depuis le temps.

Alyson n’avait pas eu cours cet après-midi, et en avait profité pour sortir avec quelques amis de l’université. Seulement le temps s’étant assombri, ils avaient tous préféré rentrer chez eux plutôt que de se retrouver sous la pluie. C’est ainsi que la cadette de la famille Nolans s’engageait dans la rue Apple Blossom. Elle avait grandi dans cette rue, et la connaissait par cœur. Aujourd’hui, elle était beaucoup plus triste qu’avant, à cause de la tragédie qui avait touché la maison Henderson. Beaucoup d’habitants avaient préféré quitter la rue plutôt que de vivre non loin de cette maison qui avait été le témoin d’un triple homicide.
Lorsqu’elle passa devant cette maison, Alyson ne put s’empêcher de faire une grimace. Elle se souvenait très bien qu’elle allait souvent jouer là-bas lorsqu’elle était petite.
Elle détourna rapidement la tête de cette maison, et s’engagea dans l’allée de la maison dans laquelle elle avait toujours vécu. Elle adorait sa maison. Elle était grande, et toujours parfaitement bien entretenu, tout comme les autres maisons de la rue (et même du quartier), évidemment.
La pluie continuait de tomber, tandis qu’Alyson courrait jusqu’à la maison pour éviter d’être trempée. Elle ouvrit la porte qui n’était pas fermée à clé, et entra dans la grande maison qui l’avait vu grandir. Elle entendit du bruit dans la cuisine. Visiblement ses parents étaient tous deux rentrés. Elle enleva ses chaussures, et avança sur la pointe des pieds jusqu’à la cuisine.
En entrant dans la cuisine, elle se figea. Aussi, incapable de prononcer un mot pour avertir ses parents de sa présence, elle lâcha les chaussures qu'elle tenait dans la main.

Maintenant que Garrett avait l’estomac plein, une toute autre faim lui gagna l’esprit. Évidemment, celle-ci n’avait rien à voir avec la nourriture – enfin, pas cette fois – et ne lui donnerait pas un énorme cul contrairement à la tournée de muffin qu’il avait engloutit la veille. L’homme avait lancé une petite idée à sa femme qui avait bel et bien comprise la signification de ses mots. L’agent se mit à sourire, un sourire amusé, mais également très tenté par la rouquine qui conclut ce qu’elle faisait pour le faire mijoter un peu. Quelques secondes plus tard, elle se retourna et détacha sa chemise, laissant Nolans avec un sourire ravi et s’empressa de retirer le chandail de sa femme. « Si tu dis plus importante, je suis bien certain de cela sans compter qu’elle aide à se maintenir en forme ! » Il sourit et déposa un baiser fougueux sur le cou de sa conjointe qu’il venait de lever et de poser sur le comptoir. Le feu commençait entre le couple marié jusqu’à ce qu’un bruit vint perturber l’action. Garrett ouvrit les yeux, fixant le cadre de porte vers l’entrée de la cuisine. Alyson, leur fille de 20 ans était debout, la bouche grande ouverte et l’air terrifiée face à cette mise à scène. Le regard du père de famille changea aussitôt. Il s’arrêta, retirant la main de Emma sur son corps et racla la gorge, tentant bien que mal de rattacher son pantalon. « Alyson ! Tu n’étais pas en ville ? » Dit-il rapidement et surtout avec beaucoup de maladresse.

Évidemment les choses allaient bouger, bien plus que si elle aurait resté là, à faire la popote comme le trois quart du reste de sa vie…et cela semblait franchement faire plaisir au gourmand qu’était son mari. Les deux se regardaient donc d’un sourire enfantin, comme s’ils faisaient quelque chose de mal, de dangereux dans leur propre maison. Certes cela ne faisait que commencer, mais déjà une drôle de tension se tenait dans l’air, alors que Garrett soulevait la belle Emma sans difficulté pour ainsi la poser sur le comptoir, exactement là où avait été déposés quelques minutes plus tôt, une tournée de soufflés au saumon. Le couple s’apprêtait donc à leur jeu d’adulte, ne se préoccupant pas même de savoir si les rideaux étaient fermés ou de savoir si la porte avant était verrouillée, ils étaient bien trop pris avec leur histoire d’amour –bien que quelque peu vulgaire pour une famille comme la leur -. La rouquine se laissa donc faire, se penchant vers l’arrière alors que son mari l’embrassait avec fougue, passant par ses lèvres de temps à autres. Simplement quelque chose semblait venir briser cette intimité qu’ils venaient à peine de créer, pour être plus exact, un bruit sourd. Emma ne compris pas tout de suite, préférant s’abandonner pour une fois à la tâche plutôt que de mettre sur pause, de toute manière elle détestait commencer quelque chose pour ne pas le terminer, seulement ce fut Garrett qui la ramena à elle, violement... N’étant pas des plus menue comme femme, la poussée qu’avait fait Garrett pour retirer son bras de sur son corps, l’avait complètement déstabilisé, elle n’eut malheureusement pas le temps de s’agripper à quelque chose qu’elle tombait directement sur le sol, sans chandail bien évidemment. Face par terre, la rouquine fit les gros yeux, comprenant que sa fille Alyson était dans la pièce depuis déjà un moment. Prise d’anxiété, elle tâtonna le plancher à l’aveuglette pour trouver son chandail de soi, qu’elle ne semblait pas trouver du tout. C’est donc à quatre pattes, derrière le père de famille qu’Emma se retrouvait. Oh Alyson chérie, j’ai fait des petits fours… Dit-elle pour détendre l’atmosphère.

Toujours incapable de prononcer un mot, Alyson vit ses parents essayer tant bien que mal de se rhabiller tout en tentant de faire la conversation. Cela aurait pu être cocasse si ça n’avait pas concerné ses parents. Certes, elle était au courant qu’ils n’étaient pas purs et innocents. La preuve, ils avaient eu trois enfants. Mais elle ne savait pas qu’ils seraient capables de le faire dans la cuisine, sur un plan de travail en plus !
« Nous avons abrégé notre sortie en ville quand nous avons vu que le temps commençait à changer. Vous savez bien que je déteste conduire alors qu’il pleut » En effet, Alyson détestait conduire lorsqu’il pleuvait, suite à un petit incident, qui remontait à un peu moins de quatre ans, alors qu’elle venait d’avoir son permis. Ce devait être la deuxième ou troisième fois qu’elle conduisait seule. Il pleuvait fort ce jour-là. Elle était seule sur une petite route déserte, quand un chat, sorti de nulle part traversa la route. Elle eut beau appuyer le plus fort possible sur la pédale de frein, cela ne l’empêcha pas d’écraser le petit chat. Depuis cette expérience, Alyson a peur de conduire alors qu’il pleut.
Alyson savait qu’elle n’avait pas besoin d’expliquer davantage à ses parents pourquoi elle détestait conduire alors qu’il pleuvait. De plus, elle n’avait pas vraiment à se justifier sur le fait qu’elle était rentrée plus tôt que prévu. Elle vivait également dans cette maison, de toute façon.
Sa mère vint confirmer la bonne odeur qu’elle avait sentie avant d’entrer dans la cuisine : elle avait préparé des petits fours. Elle ne put s’empêcher de faire une grimace quand elle repensa au spectacle auquel elle avait assisté quelques minutes avant et qui s’était déroulé à l’endroit même où sa mère avait l’habitude de préparer ses petits fours.
« Je… je crois que je n’ai pas très faim. » se justifia-t-elle.

Il n’y avait nul doute, Garrett et Emma se retrouvaient dans une situation terriblement délicate et remplis de malaise. L’homme de la maison ne savait pas comment reprendre la situation en main, sachant que vue d’un autre angle, la situation pouvait être plutôt dégoutante. Il était évident qu’après leur petit périple amoureux, Emma passerait au peigne fin la cuisine, particulièrement le comptoir, pour désinfecter la totalité de son espace de travail. Il savait que c’était une grande dame, mais quand même, Alyson ne semblait pas prendre la situation sous le même angle que son père. Nolans souriait bêtement, dépêchant de rattacher son pantalon et remettre la chemise que sa femme lui avait retirée quelques minutes plus tôt. Évidemment, en repoussant les mains de la rouquine, Aaron Garrett Nolans n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse faire une chute pareille. Celle-ci lui fit peur, il baissa le regard, souhaitant surtout savoir si tout va bien, mais Emma continua à parler et lui expliqua qu’elle avait préparé des petits fours, ce qui pouffa le père de rire. « Ma chérie, il ne faut pas te priver… je t’assure que tout a été préparé avant notre petite… notre petite.. entrave.. et nous allons faire un nettoyage complet avant de préparer la cuisine la prochaine fois. Je t’assure, c’est un délice que ta mère nous a concoctée ! » Lui dit-il d’un sourire maladroit, mais avenant à obtenir une réponse positive de la part de Alyson.

Visiblement le fait qu’Emma ait fait des petits fours, n’arrangeait en rien la situation… Alyson semblait totalement perplexe face à l’attitude de ses parents…qui de toute manière, aimerait voir sa mère et son père faire des galipettes au beau milieu de la cuisine? Certainement pas Emma qui se leva d’un bon, continuant de se cacher derrière son mari afin de ne pas exposer son soutien-gorge violet. Je, tu veux dire… Reprit Emma tout en souriant gravement vers sa fille toujours plantée sur ses deux longues jambes. Évidemment ce n’était pas un reproche, mais Sloane était la mieux placée pour nettoyer quoi que ce soit, c’était elle la ménagère de la maison et tout le monde le savait, tout était impeccable lorsqu’elle passa avec son attirail de produits ménager. Ce sont tes préférés Alyson, je les ai fait pour toi en particulier… Dit-elle comme pour inciter sa grande fille à en prendre ou du moins à ne pas être totalement dégoûtée par l’acte qui venait de se passer sur le plan de travail. La mère de famille étira ensuite son bras vers le comptoir pour y attraper son chandail en soi. Elle ne le remit pas de suite cependant, ne voulant pas prendre le risque de dévoiler son corps de femme âgée. La situation les mettaient tous les trois dans l’amharas, surtout Alyson qui semblait sincèrement touchée par les événements.

Ses parents avaient beau essayer de se mettre en quatre pour faire oublier à Alyson ce qu’elle venait de voir, la jeune fille ne pouvait pas s’empêcher d’y penser. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être choquée pour si peu. Elle n’était pas naïve, et savait depuis bien longtemps que ce n’était pas la cigogne (ou quelconque autre animal) qui les avait amenés, elle, son frère et sa sœur.
Elle connaissait très bien sa mère, et savait que la cuisine aurait droit à un nettoyage complet avant qu’elle n’y cuisine de nouveaux plats. Cependant, il lui faudrait un certain temps avant de manger quelque chose préparé dans cette cuisine sans qu’elle ne pense à ce qu’elle avait vu quelques minutes plus tôt.
« Non non je n’ai réellement pas faim, ce n’est pas une feinte pour éviter de manger ce qui a été cuisiné dans cette cuisine, et ce même si ce sont mes petits fours préférés préparés spécialement pour moi. »
Elle sourit, afin de montrer à ses parents qu’elle n’était pas fâchée contre eux. Après tout, c’était la nature, comme on disait très souvent.
En jetant un rapide coup d’œil à sa mère, qui essayait de se cacher derrière son père, elle compris qu’elle était toujours en train de les gêner.
« Je crois que je vais aller dans ma chambre. J’ai quelques trucs à revoir pour demain de toute façon. »

Garrett se trouvait profondément intimidé par sa fille, c’était sans doute la première fois qu’il ressentait ce genre de sentiment à l’égard d’un membre de sa famille, sachant combien il pouvait être sûr de lui et qu’il ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Le père de famille ne savait plus vraiment quoi faire pour rattraper ses dires. Enfin, en expliquant tout à leur fille de 20 ans, le couple réussit avec chance à retrouver tous leur vêtement, ce qui était de justesse. Une chance que la rouquine s’était pointée le nez à ce moment de leur galipette, sinon, comment aurait-elle réagit ? Il préférait ne plus s’imaginer cela, la prochaine fois, le couple marié ferait sans doute un max de précaution avant de s’envoyer en l’air n’importe où dans la maison. Il était vrai que depuis qu’ils avaient des enfants, ils tentaient bien que mal de se cacher et de ne pas se faire surprendre, ce qui avait réussis jusqu’à maintenant. L’homme voyait la malaise de sa fille qui souhaitait passer du temps dans sa chambre plutôt qu’avec eux. « Alyson.. on s’excuse ma puce ! Au lieu d’aller t’enfermer dans ta chambre, tu ne veux pas faire quelque chose avec nous ? » Il souriait grandement, on pourrait dire qu’il était idiot, mais Garrett tentait de se rattraper. Si elle acceptait, l’homme de la famille devrait trouver une idée, parce qu’il lui avait proposé cela bien au pif. La rousse était sur le point de partir et Nolans ne souhaitait pas créer un malaise la prochaine fois qu’il serait avec elle, sans doute au souper de famille une heure ou deux plus tard.

Emma ne put s’empêcher de soupirer faiblement, sa fille refusait d’avaler quoi que ce soit, même les petits fours qu’elle adorait en temps normal et la mère se sentait affreusement coupable. Évidemment la jeune rousse tentait de lui expliquer qu’elle n’avait pas faim et que c’était le cas bien avant qu’elle ne les aperçoit en train de jouer à leur jeu d’adultes. Bien entendu Sloane ne pouvait se résoudre à la faire manger de force et ne se voyait pas en train de lui enfoncer directement dans la bouche, un de ces petits fours au saumon, elle se contenta donc d’opiner doucement, affichant un faible sourire en sa direction, priant que pour le soir venu toute cette tension disparaisse enfin et que la jeune femme englouti le tout sans broncher… Puis, alors qu’Alyson décidait d’enfin les laisser entre-deux pour monter dans sa chambre réviser pour le lendemain, Garrett- toujours aussi serviable – lui demanda – ou plutôt l’implora – de rester en leur compagnie. Certes Emma aimait sa fille plus que tout au monde, simplement à ce moment-là elle avait besoin d’une certaine…intimité. Garrett… Dit-elle, serrant bien les dents, se souvenant que quelques minutes plus tôt, sa fille l’avait vu tomber du comptoir, sans chandail. Sloane afficha ensuite un charmant sourire à sa fille.

Alyson Nolans venait de remonter dans sa chambre en refusant tout ce qui provenait de cette cuisine. Malheureusement pour le couple, cela risquait de durer un moment. Ils se rappelaient bien du passé de leur fille, elle avait souvent refusé des trucs pour des raisons plutôt idiotes, donc imaginons maintenant. La rousse avait de la difficulté à imaginer ses parents, ce qui était normal, mais ils ne voulaient pas la choquer non plus. La porte fermée, Garrett tourna le regard vers son épouse, un peu maladroitement. « Je m'excuse... j'espère qu'elle acceptera... et s'en remettra, on a été un peu idiot là-dedans je dois l'avoué... même si c'était plutôt bien et qu'ça faisait un baille que je voulais faire ça ! » Il fit un petit sourire charmeur, posa un baiser sur le coup de sa femme et continua à faire le ménage pour aider sa femme à nettoyer un peu le comptoir et ainsi installer le tout pour l'arriver de Lizzie du Lycée - si elle ne tenterait pas de faire la rebelle et ne reviendrait pas avant un moment. Enfin, malgré ce petit incident, Garrett tenta de rattraper sa fille et de profiter d'un repas en famille des plus convenables. L'homme avait eu sa leçon, il ne tenterait plus jamais de faire l'amour à sa femme dans la cuisine si l'un de ses enfants avaient une chance de débarquer à l'improviste ou dans un tel cas, il verrouillerait toutes les entrées pour être prévenue à l'avance. Nolans constata également que les rideaux étaient ouverts, espérant qu'aucun voisin n'aille vu leur ébat. Il y avait la vieille Miranda qui avait le nez assez rapidement dans les affaires des autres.

TOPIC TERMINÉ & VERROUILLÉ.